Portables, drogue, armes blanches, des colis par centaines jetés dans la cour de la prison de Saint-Quentin-Fallavier

Le phénomène serait en très forte progression depuis la crise du Covid. A Saint-Quentin-Fallavier, des centaines de colis sont projetés dans la cour de la prison. A l'intérieur, des téléphones portables, de la drogue et même des armes blanches que récupèrent les détenus.

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Le syndicat UFAP UNSa Justice alerte sur les projections de colis à l'intérieur du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), dont le nombre augmente fortement comme dans beaucoup d'autres prisons du pays.

En 2020, 832 projections ont été récupérées par les agents de cet établissement proche de Lyon, selon le syndicat qui estime que "moins de la moitié" des colis adressés aux détenus depuis l'extérieur sont saisis. "Depuis début 2021, c'est l'explosion : sur 477 projections annoncées, et on ne les voit pas toutes, 235 seulement ont été récupérées", ajoute Alain Chevallier, secrétaire régional de l'UFAP UNSa. Les colis interceptés contenaient au total plus de huit kilos de produits stupéfiants, près de 900 téléphones portables, ainsi que des dizaines de litres d'alcool et une trentaine d'armes blanches.

Récupérer ces envois avant que les détenus ne le fassent, en les ramassant dans la cour de promenade ou en les "pêchant" depuis leurs cellules, n'est pas sans risque : dans la nuit du 18 au 19 février, deux gardiens ont essuyé des tirs de mortier qui ont blessé l'un d'eux à l'oreille, selon le syndicat.

L'établissement de l'Isère n'est pas le seul concerné en France, loin s'en faut. "Ce fléau n'est pas nouveau et quasi généralisé sur le territoire. Il nous préoccupe depuis plusieurs années mais on constate une recrudescence", confirme Stéphane Scotto, directeur interrégional des services pénitentiaires à Lyon. Cette hausse serait due notamment à l'introduction de parois de protection sanitaire dans les parloirs, "hermétiques pour le virus mais aussi pour les objets pouvant être remis à cette occasion", explique le responsable.

Pour enrayer le phénomène, outre le recours à des filets de protection au-dessus de certains murs d'enceinte, les établissements procèdent à des fouilles quand des projections de colis sont repérées. "À partir de cette année, l'administration pourra déployer des équipes locales de sécurité qui auront les prérogatives réglementaires pour mettre en fuite ou interpeller les auteurs de projections", ajoute M. Scotto, qui voit là "une avancée très importante" contre les intrusions d'individus au pied des murs.

"La compétence de ces équipes s'arrête aux limites du domaine pénitentiaire, or les envois se font aussi depuis la voie publique", nuance M. Chevallier. Il faut alors recourir aux forces de l'ordre mais "le temps pour intervenir est très réduit", souligne-t-il.

 

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