La candidate du Rassemblement national pour l'élection présidentielle de 2022 est en Isère ce mardi. Marine Le Pen s'est rendue sur le marché de La Tour du Pin ce matin avant de visiter une scierie dans le nord du département. Elle était l'invitée de votre 12/13 Alpes.
A sept mois de l'élection présidentielle, Marine Le Pen multiplie les déplacements en province, à l'instar de cette visite ce mardi en Isère. La candidate du Rassemblement National s'est rendue ce matin à La Tour du Pin, dans le nord du département, pour distribuer des tracts sur le marché, en compagnie du responsable isérois du RN, Alexis Jolly.
La finaliste de la présidentielle 2017 avait récolté près de 35% des voix en Isère au second tour du scrutin (22.3% au premier tour). Mais depuis, sa base électorale s'érode avec moins de 15% des voix aux législatives pour son parti dans le département, un peu plus de 12% aux régionales 2021 et un peu plus de 17% aux départementales.
Marine Le Pen est donc en reconquête ce mardi : "il y a vraiment un problème d'abstention, il y a énormément de Français qui ne sont pas allés voter et particulièrement nos électeurs qui se sont désintéressés de cette élection", déclare-t-elle sur France 3 Alpes.
"Si les Français ne se sont pas déplacés aux urnes", renchérit Marine Le Pen, "alors c'est à nous de venir les voir encore une fois au plus près de leurs préoccupations. Je veux être la présidente des solutions concrètes".
Pour elle, "les Français vont beaucoup s'intéresser à l'élection présidentielle et ils seront massivement présents pour soutenir le projet qui est le nôtre", affirme la leader d'extrême-droite qui espère capitaliser des voix sur son nom.
Sa campagne en ce début d'automne 2021 continue de s'appuyer sur les fondamentaux de son héritage politique. Elle prend donc les mêmes accents que celle de 2017 et que toutes les campagnes électorales menées par le Front National puis le Rassemblement national.
La fille de Jean-Marie Le Pen ne cesse de renouveller sa critique, maintes fois martelée, de "l'immigration incontrôlée" et "d'une insécurité" qui toucherait "jusqu'au plus petit village".
La candidate dit être venue rencontrer "ces Français en souffrance", "asphyxiés par le pouvoir d'achat qui ne cesse de baisser parce que l'énergie augmente, le gaz, l'électricté augmentent, l'essence augmente et tout ça grapille au fur et à mesure des salaires dont nous savons qu'ils sont relativement bas".
Le pouvoir d'achat avant l'écologie
Comme nombre de candidats déclarés à l'élection présidentielle, Marine Le Pen veut en priorité lutter contre la baisse du pouvoir d'achat, notamment en supprimant la redevance et en privatisant l'audiovisuel public, soit "2,8 milliards" d'euros rendus aux contribuables, d'après elle.
Elle souhaite également nationaliser les autoroutes pour faire baisser le prix des péages de "10 à 15%" selon elle, estimant que "les Français ont été spoliés".
D'après la candidate d'extrême-droite, cette mesure permettrait "de livrer 1,5 milliard d'euros par an au budget de l'Etat" et de "créer de nouvelles sorties d'autoroute pour irriguer le territoire", confiait-elle ce matin sur l'antenne de France Bleu Isère, où elle a multiplié les appels du pied à l'électorat des gilets jaunes.
Nationaliser les autoroutes
En termes d'aménagement du territoire, Marine Le Pen a dit, en effet, chez nos confrères, défendre "une vision gaulienne" de "démétropolisation", et de "rééquilibrage entre les grandes métropoles qui fascinent notre monde politique et la ruralité, qui est aujourd'hui totalement oubliée", elle qui veut "permettre à nos compatriotes qui habitent à la campagne de pouvoir accéder aux villes".
L'écologie s'imposant comme l'un des thèmes majeurs de la campagne, la candidate du Rassemblement national, n'a pas manqué d'attaquer "les Verts" et leur "écologie punitive", qui créé "une discrimination insupportable" pour ceux qui conduisent "des voitures trop anciennes ou soi-disant polluantes".
Elle prône donc "une écologie du bon sens" qui passe par "le localisme, le rééquilibrage des territoires entre la campagne, la ruralité et les grandes villes".
Visite dans une scierie pour soutenir la filière bois
Ce mardi après-midi, elle se rendra dans une scierie des Abrets pour parler de "priorité nationale" et "de protectionnisme économique".
Alors que les scieries publiques s'alarment des exportations massives de chênes issus de nos forêts privées vers la Chine, Marine Le Pen a estimé ce matin sur les ondes de France Bleu Isère que cela "entraîne des conséquences lourdes pour beaucoup d'artisans, pour beaucoup d'industriels. Je veux évoquer cela avec eux et protéger la souveraineté de l'économie française en passant par la conservation de certaines ressources sur le territoire national", et donc limiter l'exportation de grumes vers l'Asie "alors que les scieries françaises sont au bord de l'arrêt".
Interrogée sur la concurrence que va constituer la candidature d'Eric Zemmour à la présidentielle, Marine Le Pen a dit "ne pas avoir d'adversaires dans le camp de ceux qui croient en la France, c'est-à-dire de Montebourg à Zemmour". "Il ne faut pas se diviser à un moment où le pays est en lourde difficulté, pendant sept mois je ferai en sorte de rassembler ceux qui croient encore en la France".
De quoi laisser penser que des alliances pourront être conclues d'ici au premier tour, le 10 avril 2022.