Œufs, beurre, sucre, gaz, électricité… Pour faire face à l’inflation, boulangers-pâtissiers sont contraints d’augmenter le prix de leurs produits. Exemple dans des boulangeries en Isère.
Frédéric Ville a fini par s’y résoudre. Le boulanger de Fontaine (Isère) a été contraint d’augmenter le prix de ses viennoiseries. Ses clients devront débourser dix centimes supplémentaires pour un croissant ou un pain au chocolat.
Cette décision s’imposait, selon le gérant : "L’année dernière, nos factures s’élevaient à 1700 euros la semaine. Aujourd’hui, on en a pour 1000 euros de plus", explique Frédéric Ville. Le prix des œufs a augmenté de 15 à 20 %. Celui du sucre a bondit de 33,4 %. Le beurre, lui, a même doublé.
"Nous, on veut garder le 'fait maison' et continuer à travailler pur beurre", affirme cependant le boulanger. "On pourrait être tentés de diminuer nos coûts de revient, mais on ne veut pas utiliser de la margarine ou des matières grasses hydrogénées."
Le prix de l'énergie explose
D’autant que les artisans boulangers se retrouvent désormais confrontés à la hausse des prix de l’énergie. "270 % d’augmentation, c’est juste énorme", lâche Antoine Crezé, responsable de la Talemelerie à Grenoble.
"On ne peut quasiment pas réduire notre consommation", assure-t-il. Ses fours chauffent à plus de 200 degrés de minuit à 15 heures, les jours d’ouverture. "On peut réduire nos temps de cuisson mais nous devons toujours produire et alimenter nos magasins en pains frais durant la journée." La répercussion de l’inflation sur le prix de vente serait alors, selon ce boulanger, l’unique solution.
De plus modestes enseignes n’ont pas su faire face à la soudaine hausse des matières premières. D’après le cabinet Altares, 233 boulangeries-pâtisseries ont déposé le bilan au troisième trimestre 2022. Un chiffre en hausse de 128 % par rapport à l’an passé.