L'augmentation du coût de la vie touche de plein fouet les étudiants. Poursuivre des études est plus compliqué, cela va des infrastructures qui ferment sur un campus faute de moyens à la hausse du prix du café.
Un café avant d'aller en amphi ? Les étudiants luttent plus que jamais pour conserver, quand c'est possible, leurs petits plaisirs.
Alors que dans la grande majorité des entreprises, le café en machine est proposé à moins de 50 centimes, dans certaines facs il dépasse l'euro.
Manon Moret, Secrétaire Générale de l’UNEF Lyon place cette hausse générale des prix sur le campus en rapport direct avec ce qu'elle appelle le "désengagement du CROUS".
" Accéder à une alimentation à bas coûts est une réelle difficulté. L’explosion des prix de l’alimentation est générale en France, mais le CROUS est supposé faire bénéficier à tous les étudiants d'une restauration à tarification sociale. Aujourd’hui, il y a des étudiants qui ne peuvent plus manger trois repas par jour, rappelle-t-elle, ils doivent sauter des repas par manque de moyens."
Une transition écologique imposée aux étudiants
Elle souligne une augmentation "mécanique" du repas à 1€ lancé par le gouvernement.
"Le prix du repas augmente car le CROUS augmente le prix des contenants en carton (gobelets et assiettes) et en plus, des organismes privés de restauration s'installent sur les campus universitaires."
Manon Moret dénonce une transition écologique imposée, de fait, aux étudiants. "Aujourd’hui sous couvert d’une démarche écologique, le CROUS décide de facturer gobelet et couverts, donc le repas à un euro a augmenté à 1€60 ! ", sans compter le gobelet facturé lui aussi 50 centimes d'euro.
Selon elle, la démarche écologique doit passer par un changement beaucoup plus structurel, à commencer par la rénovation des résidences étudiantes.
73% des élèves non boursiers
"L’impact de la crise énergétique affecte beaucoup de choses comme par exemple le chauffage. La crise de l'énergie n'a pas commencé il y a un an, ni avec le Covid. Elle dure depuis longtemps et donc la seule façon de répondre, c'est de refonder ce système de bourses".
Pour Manon les critères d'attribution des bourses sont insuffisants, "seuls 27% des étudiants sont boursiers et il y a toute une frange d’étudiants qui ne sont pas boursiers mais qui sont aussi dans la précarité".
Pour l'UNEF le constat est alarmant, la hausse subie par les étudiants atteint 6,47% à Lyon en 2022.
Dans le même temps, le CROUS a fermé une cafétéria sur le campus de Bron à l’Université de Lyon 2, réduisant l'offre alimentaire pour les étudiants.
Les loyers lyonnais augmentent de 49€
Le magazine l'étudiant vient de publier un classement des villes étudiantes. La capitale des gaules dégringole du podium et obtient la 5e place du classement. Comme pour d'autres métropoles saturées, les loyers augmentent, 49€, en l'espèce.