Le projet de Center Parcs abandonné à Roybon en Isère, "on était dans une impasse"

Il n'y aura finalement jamais de domaine Center Parcs à Roybon, en Isère. Enlisé dans de multiples recours depuis 10 ans, empêché par les zadistes d'accéder au site, le groupe Pierre et Vacances annonce l'abandon du projet. 

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Le groupe Pierre et Vacances a annoncé mercredi 8 juillet 2020 l'abandon de son projet de domaine Center Parcs à Roybon (Isère), bloqué par de multiples recours et d'interminables procédures judiciaires depuis son lancement en 2007, et dont le terrain est occupé par des "zadistes".

Le projet, d'un montant de 390 millions d'euros, prévoyait la construction dans la forêt de Chambaran de mille cottages, de commerces et de restaurants autour d'un espace aquatique, sous la forme d'une bulle transparente maintenue à 29 degrés avec piscines, toboggans et jacuzzis. "Depuis plus de dix ans, des procédures judiciaires contestant les autorisations administratives ont fait obstacle à la réalisation du projet. L'autorisation de défrichement, indispensable à sa réalisation, étant devenue caduque, et l'accès du site étant bloqué par des +zadistes+ occupant illégalement le terrain depuis 2014, Center Parcs a décidé de se retirer de ce projet", selon un communiqué du groupe.

Pierre et Vacances-Center Parcs, qui insiste sur son "engagement en faveur d'un tourisme responsable et durable", met en avant le fait que le projet de domaine "a reçu un soutien constant de toutes les collectivités locales pour ses qualités environnementales, ses retombées en termes d'emplois et de revenus, et sa capacité à revitaliser et à rééquilibrer le territoire". "Ce n'est pas de gaîté de coeur" que le groupe jette l'éponge, a commenté à l'AFP Gérard Brémond, président et fondateur de Pierre et Vacances, qui compte à ce jour 25 Center Parcs en Europe, constitués de cottages immergés dans des domaines forestiers.
    "Mais on était dans une impasse, c'était devenu inextricable entre l'occupation du site, les changements de règlementations, les autorisations pour les permis de construire, pour le défrichement, la loi sur l'eau, la préservation des espèces, et les lenteurs de la justice dans les différents stades, la cour d'appel, le tribunal administratif, le conseil d'Etat. Tout cela se superposait, c'était interminable", a-t-il résumé.

Les recours déposés par les opposants au projet --principalement des associations de défense de la nature et de protection du milieu aquatique-- se sont succédé depuis 2010, dans une alternance de revers et de victoires pour Center Parcs.Depuis 2014, le terrain est également devenu une "zone à défendre" (ZAD), occupée par des militants."On pense qu'il vaut mieux réserver nos moyens intellectuels et financiers pour d'autres développements, on peut très bien réussir quand le contexte n'est pas aussi hostile", a souligné Gérard Brémond.

Le groupe Pierre et Vacances tient ainsi à "confirmer" mercredi le développement de ses autres projets de Center Parcs. Ainsi, en Europe, deux nouveaux domaines sont en cours d'instruction au nord de l'Allemagne et en Bavière, et deux autres sites dans la région de Berlin font l'objet d'"engagement de négociations et d'études". "Un premier projet au Danemark est en phase de finalisation conceptuelle, et deux projets supplémentaires ont été identifiés en Scandinavie", selon le communiqué.

Ces projets s'accompagnent d'un plan de rénovation pour les domaines existants, "avec une enveloppe d'investissements de près de 400 millions d'euros financée par les propriétaires-bailleurs". Dans l'Hexagone, le domaine des Landes de Gascogne (Lot-et-Garonne) doit ouvrir ses portes au printemps 2022. "Le projet a été accueilli très favorablement et soutenu tant par les collectivités territoriales que par les habitants et les acteurs de la protection de l'environnement", affirme le groupe.

Trois autres projets restent contestés en justice ou combattus localement : l'extension du domaine existant de Bois-Francs (Eure), le projet de Poligny (Jura) qui fait l'objet de recours judiciaires contre le plan local d'urbanisme, et le projet du Rousset (Saône-et-Loire) pour lequel "on dialogue et on fera des propositions à l'automne sur des améliorations qu'on apporte", selon M. Brémond. Le PDG ne chiffre pas le manque à gagner lié à l'abandon du projet de Roybon, mais insiste sur le fait qu'"il n'y aura aucun impact sur la trésorerie du groupe".

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