De passage en Isère, l'himalayiste Nirmal Purja est revenu sur son exploit et l'ascension des quatorze sommets de plus de 8 000 mètres en l'espace de quelques mois. Selon lui, il aurait pu être plus rapide.
De passage chez un de ses équipementiers, Sidas/Therm-ic, établi en Isère, l'himalayiste Nirmal Purja, dit "Nims" ou "Nimsdai", a répondu à nos questions, ce lundi 7 février.
Le Népalais, à l'affiche du documentaire "14 Peaks" (disponible sur Netflix), évoque ses motivations, ses records et ses prochains objectifs. Toujours avec son mantra : "rien n'est impossible".
France 3 Alpes : Vous avez commencé tardivement l'alpinisme à 29 ans, en 2012. Quel a été le déclic ?
Nimsdai : La première raison est que, lorsque j'étais en voyage partout autour du monde avec les forces spéciales britanniques, beaucoup de gens me demandaient d'où je venais. Je leur disais que j'étais du Népal, au pied de l'Everest. Ils me demandaient si je l'avais déjà gravi, et je répondais que non. L'Everest fait partie de mon pays, je voulais donc le voir.
Vous dîtes souvent que vous tenez à repousser les limites du possible, notamment avec l'ascension des 14 sommets au-dessus de 8000m. Quel est le but derrière ce projet ?
Qu'importe votre background ou vos origines... Pas d'excuse. Vous pouvez littéralement prouver au monde que rien n'est impossible. C'était mon principal objectif.
Je voulais également mettre en lumière la communauté népalaise, trop longtemps reléguée dans l'ombre.
Vous avez monté le K2 en hiver, vous avez réalisé des exploits et vous avez aussi frôlé la mort à différentes occasions. Quelles qualités faut-il pour surpasser tout cela ?
Les sommets au-delà de 8000m sont très présents au Népal, ça fait partie de notre terrain de jeu. Dans la vie, si quelque chose vous habite, vous tient à cœur et que cela dépasse toute autre chose, vous pouvez toujours accomplir l'impossible. C'est ce en quoi je crois et c'est ce qui vous donne ce pouvoir supplémentaire.
Le record des 14x8000m peut-il être battu ?
Si on m'avait donné plus d'argent, j'aurais pu le faire en quatre mois et sans oxygène (rires). Si j'avais eu plus de moyens, je l'aurais fait plus rapidement. Dans mon film (disponible sur Netflix, ndlr), la partie la plus facile était de grimper.
Généralement, les alpinistes font un film sur une seule ascension et expliquent à quel point ce fut difficile. Pour moi, cet aspect n'est pas si important.
Je ne faisais pas que grimper, je levais des fonds, je gérais mon équipe, la logistique, les réseaux sociaux et la réalisation du film. C'était un aspect difficile. Mais je crois vraiment que les records sont faits pour être battus. Ca doit l'être pour progresser en tant qu'humain.