Le musée Géo-Charles, à Échirolles, n'est pas le plus connu de l'agglomération grenobloise, pourtant depuis sa création, en 1982, ce lieu est resté longtemps unique. Il regroupe en un seul site le sport et la culture, deux mondes qui ont beaucoup à se dire.
Posé au bord de la rue, un boxeur grand format vous indique d'un direct du droit l'entrée principale du musée Géo Charles, à Échirolles (Isère). Un adepte du noble art et un résumé à lui seul de la philosophie de ce lieu.
À notre micro, Elisabeth Chambon plussoie. "Les sportifs ne sont pas forcément très à l'aise avec les artistes, et inversément, selon la conservatrice du patrimoine du musée. Mais en venant ici, on se fait une idée un peu plus précise de ce que le sport aurait à dire dans l'art, et l'art sur le sport."
Qui était Géo Charles, au juste ? Charles-Louis Guyot - son véritable nom -, né en 1892, était écrivain, journaliste, passionné de sports et... poète olympique. Si si. Lauréat du concours de littérature des JO de 1924, à Paris.
Ce personnage hors du commun côtoyait les sportifs comme les écrivains de son époque, comme Cocteau ou Blaise Cendrars. "Il a une vraie volonté de défendre la poésie, les rapports de l'art et du sport, souligne la responsable des lieux. Que ce soit le sport comme occasion d'art, dans sa dimension imaginaire et dans sa dimension du corps à l'oeuvre, à l'épreuve."
Les oeuvres qu'il avait glanées, collectionnées tout au long de sa vie habillent aujourd'hui les murs du musée isérois, patrimoine de 143 objets légué gracieusement à la ville d'Echirolles par son épouse Lucienne en 1982.
Une exposition sur le monde du travail
Actuellement, le musée accueille une exposition consacrée à la représentation du travail dans l'art, "Working class heroes". titre emprunté à la chanson de John Lennon. Là encore, le sport a sa place, en témoignent ces haltérophiles photographiés dans l'usine grenobloise de la Société de la viscose. Selon Elisabeth Chambon, la discipline avait pris une importance toute particulière dans cette entreprise, certains sportifs ont même participé au Jeux olympiques de Moscou en 1980.L'exposition est accessible gratuitement jusqu'au 31 janvier 2019.
Reportage de Frédéric Lefrançois et Camille Michelland, avec Laetitia Di Bin :