Samedi 17 octobre, les surveillants du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier sont intervenus dans une cellule où un détenu s'était tranché la gorge, le maintenant en vie jusqu'à l'arrivée des secours. Encore "choqué" par la scène, le personnel demande davantage de reconnaissance.
"Sang froid" et "efficacité". Ce sont les qualités dont ont dû faire preuve, samedi 17 octobre, à 14h20, les surveillants du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère.Alors que les détenus s'apprêtaient à partir en promenade, une surveillante entend un homme tambourinant à la porte de sa cellule, appelant à l'aide. A l'intérieur de la pièce, son co-détenu s'était tranché la gorge, dans une "tentative de suicide", selon le communiqué du bureau local de Force ouvrière.
"Dans l’attente de l’arrivée des secours, deux surveillants procèdent à un point de compression en positionnant leurs doigts directement dans la plaie ouverte pendant qu’un troisième agent s’assure qu’il ventile", détaille cette fois le communiqué de l'UFAP UNSa Justice. L'homme sera finalement évacué à l'hôpital par hélicoptère aux alentours de 15h30.
Les cinq agents ayant participé au secours du détenu sont "choqués", d'après Alain Chevalier, représentant syndical UFAP UNSa Justice. "Le personnel a l'habitude d'intervenir sur des tentatives de suicide, mais les scènes aussi violentes – le détenu baignait dans son sang et les agents en étaient couverts – sont rares. Il aurait été bon qu'un soutien psychologique soit mis en place rapidement, et présent durant vingt-quatre à quarante-huit heures sur les lieux. Car dimanche, les agents ont dû retourner au travail."
"Le métier est très pesant"
Si les syndicats évoquent cette action, c'est avant tout pour souligner le "manque de reconnaissance" de la hiérarchie concernant son personnel pénitentiaire. "Le métier est très pesant, souligne Alain Chevallier. Après l'événement de samedi, le personnel s'est vu répondre que ceux qui ne supportaient pas ça devait changer de boulot." Au centre pénitentiaire de Saint-Quentin, l'absentéisme moyen est d'environ 15% à 20%. "C'est énorme, commente le syndicaliste. Et c'est avant tout lié à des faits de travail. Il y a un phénomène de rouleau-compresseur."
Contactée, la direction n'a pas souhaité faire de commentaire.
Article modifié le 20 octobre à 14h08, après réponse de la direction interrégionale des services pénitentiaires Auvergne-Rhône-Alpes