À l’instar de Roudoudoue, les Villardes sont montées à Paris depuis leur Vercors natal. La race bovine a failli disparaître il y a une cinquantaine d'années mais elle est désormais réintroduite dans les exploitations de l'Isère et de la Drôme pour produire l'AOP Bleu du Vercors-Sassenage. Au Salon de l'agriculture, les éleveurs veulent faire connaître cette race oubliée.
C'est une vache à la robe dorée comme les blés, qui aime paître au milieu des montagnes du Vercors, son jardin. Pourtant, il n'est pas si simple de l'observer en Isère ou dans la Drôme, au milieu des Montbéliardes et des Abondances.
La Villarde est encore rare, et pour cause, elle a même failli disparaître dans les années 1960-1970, son rendement en lait étant jugé insuffisant.
Mais depuis le début du XXIe siècle, les éleveurs locaux se battent pour sa sauvegarde. À Lans-en-Vercors, le père de Pauline Guillot en a réintroduit en 2011 dans l'exploitation familiale. La première s'appelait Génoise (voir notre reportage tourné en février 2023, en bas de cet article).
Roudoudoue, emblème des Villardes
Treize ans plus tard, Pauline, 23 ans, présente Roudoudoue au Salon de l'agriculture, à Paris. Le bovin âgé de 3 ans et demi, qui pèse 684 kilos, fait des tours de piste sur le ring de présentation. "Roudoudoue, c'est une vache de race Villard-de-Lans, la race originaire du Vercors", dit-elle.
"C'est une vache qui est froment, couleur du blé mûr, qui est assez grosse, elle fait près de 700 kg. Elle peut très bien faire du lait qu'on utilise pour le bleu du Vercors-Sassenage ou alors élever son veau pour faire de la viande", indique la jeune agricultrice.
Les laitières de l'AOP Bleu du Vercors-Sassenage
La filière AOP du fromage au lait de vache à pâte persillée encourage d'ailleurs la réintroduction de cette race autochtone.
Depuis 2020, le cahier des charges du Bleu du Vercors-Sassenage stipule que les troupeaux engagés dans cette AOP doivent comporter 3 % de femelles Villard-de-Lans.
Dans l'exploitation de Pauline, qui compte 35 vaches, les Villardes sont au nombre de sept : trois vaches laitières et quatre génisses.
"On est, petit à petit, en train d'augmenter le nombre de Villardes que l'on a", ajoute Pauline Guillot. "On transforme à la ferme et c'est un choix qu'on a fait de produire du bleu du Vercors avec des Villardes", dit-elle.
D'après les chiffres du Parc naturel régional du Vercors, la Villarde est une race, pour l'instant, "à très petits effectifs". Quelque 427 femelles ont été recensées (en 2017-2018), dont la plupart sont en Isère et dans la Drôme.