Les jeunes agriculteurs du Puy-de-Dôme ont allumé des feux de la détermination à différents ronds-points du département jeudi soir. Les réponses déjà apportées par le gouvernement ne leur suffisent pas. Ils veulent des engagements à long terme sur la rémunération et maintenir la pression avant l’ouverture du Salon de l’agriculture.
Un feu de la dernière chance : mobilisés depuis fin octobre, les jeunes agriculteurs du Puy-de-Dôme ne lâchent pas l’affaire. Ils ont allumé des feux sur des ronds-points à Thiers, Riom, Ambert, Laqueuille et Pontaumur. Ils étaient une centaine sur le Rond-Point Vacher à Riom jeudi 22 février au soir. Les flammes étaient à la hauteur de leur détermination, explique Simon Roche, vice-président des Jeunes Agriculteurs du Puy-de-Dôme : “On a organisé un feu pour se faire remarquer, pour faire entendre notre voix, faire savoir qu'on est toujours là, toujours présents et qu'on est toujours déterminés à défendre notre métier et l'avenir de l'agriculture. En tant que jeune agriculteur, on souhaite que les générations se renouvellent et ne pas laisser des fermes vides. Une ferme qui s'arrête, c'est une ferme qui ne rouvrira pas.”
"Un prix de vente rémunérateur et la fin de la concurrence déloyale"
Ils ont ainsi baptisé leur mobilisation "le feu de la détermination" : “On veut des annonces concrètes et des actes sur la durée. On ne veut pas juste des annonces avant le salon. On veut des actes sur la durée parce que le monde agricole c'est un cycle d'une année et on ne récolte qu'une fois par an. Il faut des actes sur le long terme pour que l'agriculture de demain, dans 10 ans et dans 40 ans, soit une agriculture forte et qu'on puisse nourrir les Français avec une belle agriculture. On veut des vraies retombées sur le long terme dans nos exploitations. Un prix de vente rémunérateur et la fin de la concurrence déloyale. On comprend que ça ne peut pas se faire en claquant des doigts mais on a eu des paroles et maintenant on veut des actes concrets sur le long terme. C'est une chose que de nous dire de belles paroles aujourd'hui, et demain faire l'inverse. Ce sont des actes qu'on veut”, affirme Simon Roche.
Ces jeunes bénéficient d'aides pour l’installation mais voient plus loin, les normes environnementales et le réchauffement climatique font baisser les rendements, parfois jusqu’à 40% : “Pour l’installation c’est un parcours du combattant. C’est le feu de la dernière chance, la petite étincelle pour faire bouger le mouvement, parce qu’on n’a pas eu tout ce qu’on voulait. Moi heureusement que ma famille m’aide mais j’ai des papiers quotidiennement. Je voudrais que la charge administrative soit allégée”, plaide Rudy Dumazet, jeune céréalier installé depuis septembre 2023.
De nouvelles taxes
Les efforts coûtent de l’argent. Pour ne pas laisser des fermes vides, ils demandent une aide durable. Par exemple une taxe sur les produits importés reversée aux agriculteurs selon Adrien Montoy, producteur de céréales et légumineuses à Saint Bonnet-près-Riom : “On nous traite de tous les noms alors qu’on fait des efforts depuis des années pour l’environnement. On a fait beaucoup d’efforts mais aujourd’hui ça nous coûte trop d’argent. On veut bien faire des efforts mais il faut qu’on soit rémunérés pour ça. Il y a des légumes qu’on ne va plus pouvoir faire parce qu’on ne peut pas utiliser certains fongicides. On demande une taxe sur les produits qui ne viennent pas de l’Union Européenne.” Une dernière étincelle pour ne pas être oubliés. L’actualité met l’agriculture en avant et ces jeunes veulent en profiter. Ils reconnaissent des avancées mais s’inquiètent d’un avenir trop incertain.