Le sud de l'Isère a été placé en alerte maximale à la sécheresse vendredi, ce qui implique un durcissement des restrictions d'eau. La police de l'environnement est chargée de contrôler le respect de ces mesures, imposées notamment aux entreprises et aux collectivités territoriales.
"L’objectif des contrôles, c’est de couvrir du terrain." Après un rapide briefing, c’est l’heure du départ pour les agents de l’office français de la biodiversité. Depuis le début de l’année, ils ont déjà contrôlé 300 points de pompage de l’eau en Isère.
Le sud du département, dont la région de Grenoble et les secteurs de montagne, ont été placés en "crise" sécheresse vendredi 22 juillet, le niveau d'alerte le plus élevé. Il s'agit, pour les agents, de contrôler que les mesures de restrictions d'eau sont bien respectées.
"On est en alerte renforcée sur la zone des Chambarans, donc cette personne n’a pas le droit d’irriguer et de prélever mardi toute la journée. On va aller voir si la pompe tourne et si l’ouvrage est en règle", annonce Sylvain Barry, inspecteur de l'environnement, en se rendant sur place.
Les professionnels et les collectivités ne peuvent pas tous s’approvisionner en même temps. Ils doivent respecter des plages horaires appelées tours d’eau. Mais les policiers contrôlent aussi d’autres éléments. "La pompe est identifiée, on a le nom de l'agriculteur, on sait à qui elle appartient. La dernière chose à vérifier, c'est le compteur", liste l'inspecteur.
Sécheresse "alarmante"
La sécheresse est particulièrement précoce cette année, touchant une large partie de la France. Ce mois de juillet s'annonce comme étant "le plus sec jamais enregistré" depuis 1959, selon Météo France. Les vérifications de l’office français de la biodiversité visent avant tout à protéger l'environnement.
"Certains cours d'eau ont par exemple des écrevisses à pied blanc. C'est une espèce assez rare qui est en forte régression. Le but des restrictions, c'est de rendre diffus les prélèvements dans le temps et dans l'espace pour qu'il y ait le moins d'impact possible sur les ressources en eau et pour les milieux aquatiques", explique Sylvain Barry.
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Golfs, terrains de football, arrosage des fleurs par les communes… Les contrôles ne ciblent pas seulement les agriculteurs mais aussi les entreprises. Les particuliers sont eux aussi concernés par des restrictions. Et malgré la sécheresse, certaines installations hydroélectriques peuvent continuer à fonctionner. C'est le cas à Villard-de-Lans, dans une certaine limite.
"Il y a une échelle de graduation avec la matérialisation du débit réservé qui est en rouge. Si le niveau d'eau est en dessous de ce trait rouge, ça veut dire que le débit n'est pas respecté. C'est le minimum d'eau que la rivière est censée avoir pour que la vie continue", résume Emmanuel Massit, chef du service départemental adjoint de l'office français de la biodiversité.
Les policiers n'ont pas constaté d'infraction ce mardi. Mais l'amende peut être élevée, jusqu'à 1 500 euros pour une personne physique et 7 500 euros pour une personne morale. La préfecture appelle les habitants à réduire leur consommation d'eau, jugeant la situation "alarmante" dans les territoires de montagne.