Depuis un mois, un wallaby adulte a pris ses quartiers d'été dans le jardin d'un habitant de Chasse-sur-Rhône. Nul ne sait d'où vient le marsupial et sa capture est sans cesse repoussée.
"Il n'est pas dérangeant, mais on aimerait bien quand même que quelqu'un le récupère..." Delphine B. est à la fois amusée et un peu désarmée face au visiteur inhabituel qui, depuis un bon mois, vient chaque soir faire un tour dans le jardin de son père, à Chasse-sur-Rhône, au sud de Lyon. Un wallaby, sorte de petit kangourou originaire d'Australie, semble apprécier le secteur.
La bestiole est apparue sans que personne comprenne d'où elle venait et visiblement, elle a déjà pris ses habitudes. La journée, elle se balade dans la campagne alentour et en fin d'après-midi, elle rejoint le jardin du père de Delphine.
L'animal s'est sans doute échappé d'une propriété privée. En France, il est possible de détenir un wallaby avec une autorisation préfectorale et un certificat de capacité qui prend en compte les besoins de l'animal (nourriture, espace mis à disposition). Nul ne sait d'où sort ce wallaby, aucun propriétaire de la région n'a déclaré son animal en fugue.
Jumpy, le wallaby des jardins
"On a fini par le baptiser Jumpy, on lui apporte des fruits. C'est l'épouse de mon papa qui lui apporte à manger, elle essaie de s'approcher chaque soir un peu plus. Là, elle est à environ 3 mètres..." s'amuse Delphine.
"On a évidemment contacté la mairie de Chasse-sur-Rhône, les pompiers, les services vétérinaires, mais pour l'instant personne n'a réussi à s'approcher assez du wallaby pour pouvoir le capturer en douceur. L'idéal, c'est de l'endormir. Mais les pompiers, qui ont un fusil à seringue hypodermique, n'ont pas les produits anesthésiants ad hoc, ni le droit de l'endormir. Et le vétérinaire spécialisé qui lui peut le faire n'est jamais libre en même temps que les pompiers. Donc rien ne bouge..." Sauf Jumpy qui bondit régulièrement entre le verger et le potager.
Une ferme pédagogique prête à l'accueillir
La bestiole n'est pas agressive, mais elle pèse quand même une bonne quarantaine de kilos pour approximativement un mètre de hauteur. Autant dire qu'elle ne s'attrape pas comme un lapin, par les oreilles.
"On a aussi contacté le parc de Saint-Martin-la-Plaine. Ils étaient tout prêts à nous venir en aide, mais eux non plus n'ont pas le droit de l'endormir sans la présence d'un véto spécialisé" regrette Delphine. "Une nouvelle ferme pédagogique à Mornant pourrait l'accueillir, puisqu'ils ont les autorisations nécessaires. Mais il faut d'abord le récupérer." Une histoire kafkaïenne.