Un violent orage a provoqué de lourds dégâts il y a un mois dans le secteur de La Tour-du-Pin, en Isère. Certaines communes ont demandé le classement en catastrophe naturelle, mais la réponse de l'Etat se fait attendre.
Les rues de la commune s'étaient transformées en torrent. Les inondations, survenues à la suite d'un violent orage au soir du 13 août dans le Nord-Isère, sont encore dans tous les esprits. L'eau s'écoulait dans les rues, atteignant l'intérieur d'une cinquantaine d'habitations à Saint-Didier-de-la-Tour.
"Ça montait jusqu'ici, on voit bien la limite", se rappelle Philippe Guérin, le maire de la commune, désignant un grillage encore recouvert de brindilles charriées par les eaux. "Il y avait un mètre d'eau."
Le violent épisode orageux survenu il y a un mois a provoqué de lourds dégâts dans les environs de La Tour-du-Pin, notamment à Morestel où le camping municipal avait dû être évacué. Plus de 100 millimètres de pluie étaient tombés en une heure, soit un dixième des précipitations annuelles.
Depuis cet orage destructeur, le maire et ses adjoints se sont démenés sans relâche. Il s'agit désormais d'obtenir de l'Etat le classement en catastrophe naturelle. "Le plus vite sera le mieux, pour les habitants et pour les entreprises. C'est urgent", souffle l'édile.
"On a communiqué tous les éléments qui prouvent qu'il y a eu une catastrophe naturelle : le fait qu'il y ait beaucoup d'habitations touchées, pour lesquelles des indemnisations des assurances ont été sollicitées", assure Philippe Guérin.
Des commerçants dans l'impasse
Depuis que son commerce a été inondé, le boulanger du village a racheté toutes les machines nécessaires, sans savoir pour l'instant quand et comment il sera remboursé par l'assurance. "On est encore dans la période où il faut chiffrer (les dégâts). On attend les devis pour savoir ce qu'on peut faire ou pas, ce que l'assurance prend en charge ou pas", explique Jean-Marc Perrin Comtesse.
L'entreprise d'événementiel de Jean-François Double a, elle, perdu pour 290 000 euros de matériel technique dans l'inondation, et l'inventaire n'est pas terminé. "Dès qu'on ouvre une caisse ou qu'on démonte un projecteur, on s'aperçoit que c'est une catastrophe. Et c'est tous les jours. En ce moment, on fait des journées de 15 heures et on a l'impression de ne faire que du nettoyage. C'est alarmant", s'inquiète le directeur de JF Impact Sono.
Le classement en catastrophe naturelle du village pourrait aider, mais la réponse de l'Etat n'interviendra pas avant deux à quatre mois. "On n'aurait peut-être pas la franchise à payer et surtout, si on est assuré pour un certain montant et que ça dépasse - comme ça va être le cas -, l'état de catastrophe naturelle entrerait en ligne de compte pour toucher l'intégralité de ce qu'on devrait toucher sur les dégâts matériels", ajoute le chef d'entreprise.
Quant à la commune, elle devrait bénéficier d'une aide d'urgence d'au moins 100 000 euros pour la réfection des routes. De quoi réparer, notamment, un bout de chaussée emporté par les eaux et qui menace de s'effondrer plus largement.