Du haut de ses 10 ans, Chloé a décidé de demander à Emmanuel Macron le droit pour les enfants de visiter leurs grands-parents en Ehpad. Touché, le directeur de l'établissement qui héberge sa grand-mère atteinte de la maladie d'Alzheimer a autorisé Chloé à retrouver sa mamie ce samedi 21 mars.
Elle n'a que 10 ans, mais elle sait sa chance. "Le directeur de l'Ehpad, il a dit oui exceptionnellement pour que j'aille la voir ce week-end, juste aujourd'hui", se réjouit Chloé, heureuse à l'idée de retrouver sa grand-mère après un an de séparation pour cause de crise sanitaire. Cette-dernière, résidente d'un établissement du Nord-Isère, est atteinte de la maladie d'Alzheimer.
Il y a une semaine, Chloé avait pris l'initiative d'adresser une lettre au président de la République Emmanuel Macron :
Cher président,
Je suis une petite fille de 10 ans, je m'appelle Chloé.
J'aimerais que les enfants puissent aller voir leurs grands-parents dans les Ehpad, car aujourd'hui, c'est toujours impossible. Je voulais venir à Paris pour vous parler, mais j'habite loin.
Ma mamie me manque, déjà presque un an que je n'ai plus le droit de la voir. Elle souffre de la maladie d'Alzheimer, et ne sait déjà plus qui je suis. Je voudrais pouvoir l'embrasser avant qu'il ne soit trop tard.
Que pouvez-vous faire pour moi monsieur le président ?
Une lettre que la petite fille, également membre du conseil municipal des enfants de La Tour-du-Pin, a écrit sans intervention extérieure. "Même pas besoin de l'aide de mes parents", se félicite-t-elle. Ce que confirme sa mère, Laurence Burlet : "C'est vraiment une démarche personnelle. C'est elle, on ne l'a poussée à aucun moment, mais on la soutient à fond."
La porte-parole des autres enfants
Et au-delà du courage et de l'audace de sa fille, Laurence Burlet remarque que Chloé "commence sa lettre en se présentant, et en parlant pour tous les petits enfants". Déterminée, la petite fille est devenue sans le vouloir, la porte-parole de tous les enfants désireux de revoir leurs grands-parents.
Mais à 10 ans, ce qu'on veut donner et recevoir de sa mamie c'est avant tout de la tendresse. Car ce qui manque à Chloé, c'est avant tout de "lui faire un câlin, l'embrasser", elle qui ramenait la fillette de l'école, et chez qui elle jouait toutes les semaines.
A l'heure actuelle, la lettre n'a pas reçu de réponse du sommet de l'Etat. Elle a en revanche atteint les oreilles du directeur de l'Ehpad de la grand-mère de Chloé. Touché, il a décidé d'accorder à la fillette une autorisation exceptionnelle de visite ce samedi 21 mars. Comme une acalmie en pleine tempête sanitaire.
Retrouvez le reportage de Vincent Habran et Nathalie Rapuc :