Un docu-fiction de 52 minutes, ponctué d'explications historiques, va lui être consacré. L'équipe était en plein tournage, lundi 14 septembre, au château de Virieu. Louis XIII, ses mousquetaires... Des acteurs en costume d'époque ont défilé toute la journée dans cet édifice médiéval.
Les visiteurs ont pu croiser le roi de France venant récompenser le duc de Lesdiguères. Lors de cette scène, le souverain le fait connétable, c'est-à-dire grand chef des armées. Il sera le dernier dans l'histoire à se voir attribuer cette dignité suprême. C'est alors, en 1622, l'apogée d'un destin hors du commun, un beau rôle pour un acteur. "C'est une figure méconnue, mais tellement importante dans tout le Dauphiné. Ca vaut beaucoup d'avoir eu la chance d'être retenu pour interpréter ce genre de personnage", estime Laurent Bertin, l'acteur interprétant le duc de Lesdiguières.
Ils tournent un docu-fiction sur l'histoire de Lesdiguières, ce chef de guerre tombé dans l'oubli
L'ascension d'un petit noble
Une dizaine d'autres scènes historiques ont été tournée ailleurs dans le Dauphiné. Elles viendront ponctuer les explications de spécialistes dans ce docu-fiction. Stéphane Gal, historien de référence et biographe de Lesdiguières, s'est prêté au jeu... et même plus. Il est aussi figurant. "J'ai dialogué par l'intermédiaire d'archives, de documents du XVIe et du XVIIe siècle. Et là, de manière fictionnelle, je peux avoir en face de moi le personnage (de Lesdiguières) tel que l'incarne Laurent Bertin", lance-t-il entre deux prises.
Lesdiguières, c'est l'histoire de l'ascension d'un petit noble du Dauphiné jusqu'au sommet de l'Etat, aux XVIème et XVIIème siècles. Lors des guerres de religions, il devient un prince gardien des Alpes, mais aussi bâtisseur et urbaniste. Sur le plateau, 150 personnes se relayent, derrière et devant la caméra. La production modeste - 43 000 euros - stimule la création.
"La particularité de ce tournage, c'est qu'on n'a pas forcément affaire à des comédiens professionnels pour tous. Par contre, on a joué des personnages qui avaient une ressemblance physique, note le réalisateur, Pierre-Yves Hampartzoumian. Concrètement, notre machino (machiniste, NDLR), c'est celui qui fera Richelieu parce qu'il y a vraiment une ressemblance flagrante."
Le docu-fiction sera diffusé en milieu scolaire et à la télévision. Il s'agit du premier film qui ressuscite le duc de Lesdiguières, le connétable tombé dans les oubliettes de l'histoire.