VIDÉO. "Les gueux ne s'arrêteront pas là" : des centaines de manifestants randonnent pour "une Chartreuse libre"

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Un millier de manifestants défendent un accès libre à la nature en Chartreuse. ©FTV

Ce dimanche 15 octobre, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en Isère pour protester contre "la privatisation de la nature". Sur les hauteurs du massif de la Chartreuse, les manifestants ont dénoncé l'interdiction d'accès décidée par le marquis de Quinsonas-Oudinot, propriétaire d'une partie de la réserve naturelle.

"Sache que les gueux ne s'arrêteront pas là. Notre droit d'accès, oui, on l'obtiendra !". Le message est clair pour lancer la randonnée organisée ce dimanche 15 octobre sur les hauteurs de la réserve naturelle de Chartreuse.

Même s'ils n'en sont pas à leur première mobilisation, la détermination des manifestants n'a jamais été aussi grande. Selon les organisateurs, près d'un millier de personnes ont pris part à cette marche contre la privatisation de la nature. Selon les forces de l'ordre, ils étaient environ 400.

La colère des randonneurs

Depuis le début du mois de septembre, le marquis de Quinsonas-Oudinot interdit le passage de randonneurs sur sa propriété. "Le fait que l'on nous interdise un accès alors que nous sommes très respectueux de l'endroit que l'on traverse, je trouve cela fort dommage", regrette une randonneuse.

Pourtant, le propriétaire du terrain est totalement dans son droit. Mais ses arguments et ses activités déplaisent fortement aux "exclus" de la réserve naturelle. Le marquis organiserait des parties de chasse privées qu'il proposerait à des tarifs onéreux à des clients étrangers. Or un décret interdit toute activité commerciale dans la réserve naturelle. Contacté depuis plusieurs semaines, le marquis de Qinsonas-Oudinot n'a pas répondu à nos sollicitations .

"Monsieur le Marquis a besoin d'air. On a que 700 hectares ici, on a besoin de plus", "c'est combien la partie de chasse ? Je crois que c'est 10 000 euros !" se moquent et s'indignent les manifestants contre les pratiques du propriétaire.

"Il y a un attachement fort à ce que les terrains de montagne restent accessibles !"

Fredi Meignan, vice-président de Moutain Wilderness

Au col de Marcieu, les amoureux de la nature ont répondu à l'appel à la mobilisation de l'association Moutain Wilderness. Un acteur majeur de la montagne qui a déjà interpellé le marquis de Qinsonas-Oudinot sur le sujet : "Il est peut-être dans son droit, mais cela ne marchera pas s'il se met toute une vallée à dos. Le monde présent aujourd'hui montre qu'il y a un attachement fort à ce que les terrains de montagne restent accesibles, respectés mais accessibles !" explique Fredi Meignan, vice-président de Moutain Wilderness.

Adapter la législation sur le modèle scandinave

Pour diffuser son message de lutte, un collectif s'est formé pour défendre un droit d'accès libre à la nature. La pétition en ligne de "Chartreuse Libre" comptabilise ce dimanche 15 octobre plus de 35 000 signatures, six semaines après sa mise en ligne.

Dans l'objectif d'améliorer la situation en Chartreuse, le collectif prône un changement de législation fondée sur le modèle scandinave. "Malgré le fait que vous soyez propriétaires, les gens ont le droit de traverser ce territoire, ce domaine, suivant certaines règles comme par exemple, l'interdiction de camper à moins de 150 mètres d'une habitation. Il existe un droit d'accès à la nature qui prévaut sur le droit à la propriété privée", affirme Pierre-Antoine Rigout, membre du collectif.

Ce problème d'accès ne se pose pas uniquement dans le massif de la Chartreuse. En France, près de 75 % des forêts sont privées. 

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