VIDEO. "On aime bien, c'est la montagne qui vit" : quand les éboulements du mont Granier ne font plus peur

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Un éboulement de quelques centaines de mètres cubes de roche a été constaté, ce lundi 19 juin, sur la face nord du mont Granier, situé entre l'Isère et la Savoie. Selon les experts et les habitants du secteur, cet événement était loin d'être un cas isolé. ©FTV

Un éboulement de quelques centaines de mètres cubes de roche a été constaté, ce lundi 19 juin, sur la face nord du mont Granier, situé entre l'Isère et la Savoie. Selon les experts, cet événement est loin d'être un cas isolé et les habitants du secteur s'y sont maintenant habitués.

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Nouvel éboulement sur le mont Granier. Ce lundi 19 juin au matin, une partie de la face nord de ce sommet entre les départements de l'Isère et de la Savoie s'est décrochée, provoquant un important panache de poussières et d'impressionnantes images.

Certaines ont été capturées et relayées sur les réseaux sociaux cette semaine. Mais pour les locaux, cet éboulement n'a rien d'exceptionnel : le mont Granier est fréquemment sujet à des éboulements, chutes de pierres et autres activités sismiques depuis de nombreuses années. Un phénomène dû en partie au calcaire qui constitue cette face nord.

Cet éboulement n'étonne pas non plus les experts : "On a d'abord eu le témoignage d'un habitant qui a vu un panache de poussières lié à l'éboulement. Nous avons donc regardé les signaux sismiques et nous avons vu un événement qui correspond. Ce n'est pas un gros événement, on l'estime à quelques centaines de mètres cubes", explique Angès Helmstetter, chercheuse à l'ISTerre de Grenoble, l'institut des sciences de la terre.

Une écaille instable

"Nous avons déjà détecté des événements beaucoup plus gros dans la face nord en 2017", se souvient Agnès Helmstetter. Plusieurs milliers de mètres cubes s'étaient alors détachés de la montagne. Un an plus tôt encore, en 2016, un important éboulement avait déjà provoqué une importante saignée de 20 mètres de large sur près de 200 mètres de haut.

Depuis, une partie de la montagne risque toujours de tomber : "Il reste une partie d'une écaille instable qu'on surveille avec des capteurs pour mesurer l'ouverture des fractures", continue la chercheuse.

"Dans le futur, elle va tomber. Mais on est incapable de dire si c'est dans 1 000 ans ou un peu avant... Les habitations les plus proches sont dans les hameaux qui dominent Chapareillan. Elles sont relativement loin du site, il n'y a donc pas de risque très fort pour les habitants. Il y a davantage un risque pour la route du Granier, mais elle-même est éloignée de ce secteur-là", ajoute David Amitrano, chercheur en mécanique des failles à l'ISTerre.

"Tous les jours, il tombe"

Au pied de la barre rocheuse, l'événement de ce lundi 19 juin est presque passé inaperçu : "C'est un spectacle à l'œil, mais aussi à l'oreille", sourit Robin Bamert, restaurateur proche du mont Granier. "On s'y habitue. C'est quasiment quotidien. Tous les jours, il tombe."

"Bien sûr, il y a eu de gros éboulements par le passé. Mais ces événements restent très rares", poursuit le jeune homme. "Ces petits éboulements ne me font pas peur. On aime bien, c'est la montagne qui vit. Elle est vivante. On s'y est habitué. On sait que l'on ne craint rien."

L'éboulement de ce lundi 19 juin est donc loin d'avoir marqué les esprits dans la vallée du Grésivaudan. On est en effet loin du drame survenu il y a près de 800 ans, en 1248. À l'époque, un pan de montagne s'était détaché de la face nord : un éboulement de près de 500 millions de mètres cubes qui avait provoqué la mort de plus d'un millier de personnes.

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