Qu'est ce qu'un héros ? Le tireur d'élite Maxime Blasco, décédé vendredi 24 septembre au Mali, racontait dans un document diffusé par France 2 une incroyable opération de sauvetage en pleine zone de combat après le crash de leur hélicoptère. C'était le 13 juin 2019.
Maxime Blasco, le chasseur alpin de Varces (Isère), tué lors d'une opération commando au Mali, vendredi 24 septembre, avait été décoré à plusieurs reprises pour des "actes de bravoures". Il avait notamment sauvé deux de ses camarades victimes d'un crash d'hélicoptère en 2019. Il avait raconté ce sauvetage particulièrement périlleux dans un reportage diffusé dans le 13h15 de France 2.
C'était le 13 juin 2019, une nuit de combat entre des terroristes et l'armée française. Des troupes sont engagées au sol et dans les airs des hélicoptères appuient les soldats de leurs tirs. L'un d'entre eux va relever un engin en patrouille depuis plusieurs heures. A son bord, trois soldats, deux pilotes, Kevin et Adrien, et derrière Maxime le tireur d'élite. C'est alors que l'engin est touché sérieusement, l'équipage réalise qu'ils vont se crasher.
Maxime, qui était occupé à tirer, rentre s'accrocher au siège et, fataliste, pense que c'est fini : "j'accepte, je me sens impuissant, ça se finit aujourd'hui, c'est la fin de ma courte vie."
Le crash intervient, mais les 3 soldats sont vivants. Blessés, mais vivants. Non loin de là, un autre hélicoptère réalise aussi qu'ils ont survécu et décident malgré le danger de leur porter secours. Le Tigre se pose tout près. Il faut faire vite, car les terroristes ne vont pas tarder à arriver sur le site de l'accident.
Maxime, qui est blessé, sent la douleur l'envahir, mais dit-il, "je sais que l'appareil va exploser, qu'on ne peut pas rester là. Je décide de mettre Kevin, le plus atteint à l'abri sur un des patins de l'hélicoptère". Pendant ce temps-là, Adrien qui ne peut pas marcher, se rapproche de l'appareil en faisant des . Maxime l'installe aussi contre la paroi. Il se cale aussi tant bien que mal, en se tenant à la force des bras. "C'est une scène improbable comme dans un film d'action, j'avais vraiment peur de décoller, on n'était vraiment pas sorti d'affaire". Une procédure jamais expérimentée ni à l'entraînement ni au combat qui dure moins de cinq minutes.
"ce métier, une passion, une drogue"
Sur les trois hommes, seul Kevin est sécurisé, mais l'hélicoptère doit décoller. Son pilote a la responsabilité des trois hommes qui s'accrochent contre la paroi de l'appareil. A tout moment, ils peuvent perdre conscience et lâcher prise, mais par miracle tout se termine bien et les trois rescapés sont sauvés.
Quand à l'époque, le journaliste demande à Maxime s'il est un héros, il répond pudiquement : "Héros est un terme un peu fort, j'ai vu des gens courageux, c'est une action collective."
Après des mois de convalescence, les soldats reprennent l'entraînement pour repartir au Mali. Kevin et Adrien en hélicoptère, et Maxime le tireur d'élite de conclure : "je m'étais juré que si j'étais blessé en mission, j'arrêterai, mais je vois que ce métier, c'est une passion, une drogue. L'action, l'adrénaline et le fait d'être utile, ça a pris le dessus sur mon accident et c'est reparti."
Le caporal-chef, Maxime Blasco est donc reparti au Mali, où il est tombé, vendredi 24 septembre 2021. Il avait 34 ans.