VIDEO. "Tout le monde s'en fout" : les salariés du site isérois de Général Electric à bout de forces

Voilà deux ans que le site, l'un des plus petits de Général Electric, tourne au ralenti. Pour les 19 salariés, c'est une situation humainement intenable. Ils ont débrayé ce jeudi 11 mars, alors que la direction leur a demandé encore six mois de patience, dans l'attente d'un repreneur.

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Sur le site de Chonas-l'Amballan en Isère, les 19 salariés de General Electric ont débrayé ce jeudi 11 mars, pendant près de deux heures.

Un mouvement marqué par le désepoir, et l'angoisse : voilà deux ans à présent qu'ils sont dans l'incertitude la plus totale quant à leur avenir. L'usine qui fabrique des turbines à gaz pour bâteaux tourne au ralenti. 

"Une situation humainement intenable" pour les salariés, qui a poussé l'un d'entre eux à vouloir mettre fin à ses jours : "c'est insupportable de ne pas savoir ce qu'on va devenir, tout le monde s'en fout" témoigne-t-il.

 

"Une usine laissée à l'abandon"

L'ensemble du personnel dénonce le manque de garanties de la direction quant à l'avenir de cette usine "laissée à l'abandon" depuis l'annonce de sa mise en vente en 2019. Ils accusent "l'inaction de leur hiérarchie qui laisse délibérément pourrir la situation".

Épaulés par une intersyndicale et une équipe de salariés du site de Belfort, ils ont exhorté "les politiques" à "prendre leurs responsabilités" et réclamé à la direction de GE de "revenir à la table des négociations afin de trouver une issue" pour le personnel de ce site qui comptait 45 employés à l'époque de son rachat par GE en 2008.

"Chonas a disparu de la stratégie de GE. Il ne reçoit plus aucun investissement, plus aucune charge significative, ses compétences ont été délocalisées en Russie et en Chine et la moitié des effectifs a quitté l'entreprise", a relevé Philippe Petitcolin, coordinateur CFE-CGC du site de Belfort et de GE France.

"Cela fait deux ans que les salariés de l'usine demandent à GE de travailler sur un avenir pour Chonas, mais elle ne fait que repousser le planning. Nous n'avons plus d'autre choix que de mettre le problème sur la place publique. C'est une situation intolérable", ajoute-t-il.

 

"Repreneur ou pas, nous voulons des conditions de départ décentes"

Actuellement, deux des six machines nécessaires à la production du site fonctionnent selon les syndicats, laissant douze des quinze personnes de l'atelier sans travail. "Cinq sont en arrêt maladie", explique Éric Mabilon, représentant CGT sur le site de Chonas, rappelant qu'un employé y avait fait une tentative de suicide en 2019.

"La direction nous demande de patienter encore six mois, mais nous sommes à bout de force, et plus en mesure de faire fonctionner le site, repreneur ou pas, on veut surtout des conditons de départ décentes", a déclaré Eric Mabilon.

"On ne fait pas du tout attention à l'état psychologique des salariés. On nous a affirmé en CSE qu'il n'y avait aucune possibilité de négocier d'éventuels départs ou une éventuelle prime de cession", déplore-t-il.

 

General Electric a annoncé au printemps un plan d'économies de 2 milliards de dollars passant par la suppression de 13 000 postes. En France, les sites de Belfort et Villeurbanne sont aussi concernés. 

 

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