Les élus locaux montent au créneau et veulent contribuer à la campagne de vaccination contre le Covid-19 qui prend du retard en France. Ils souhaiteraient mettre en place des moyens logistiques pour accélérer la cadence.
Il est vétérinaire et président de la deuxième plus grande agglomération de l'Isère. A ce double titre, Jean Papadopulo dénonce la lenteur de la campagne de vaccination contre le Covid-19. La France ne compte que quelques centaines de vaccinés, quand ses voisins ont inoculé l'un des sérums disponibles à des milliers de volontaires.
Le rythme est, selon Jean Papadopulo, inadapté à l'urgence car les décisions sont trop centralisées. "On a l'impression que l'Etat central est déconnecté de la réalité locale. Chaque commune a une salle polyvalente, chaque commune a un gymnase, chaque commune a un endroit dans lequel on peut organiser une vaccination dans des conditions d'hygiène parfaitement satisfaisantes, estime le président de la communauté d'agglomération des Portes de l'Isère (Capi) qui regroupe 22 communes. On a beaucoup d'infirmiers, de pharmaciens, de médecins. Tous ces gens, je pense qu'ils se rendront disponibles."
Maires, conseiller départementaux ou régionaux, les élus locaux donnent de la voix pour contribuer à la campagne de vaccination. Plus de 1 500 d'entre eux ont écrit au président de la République pour participer à la vaccination, à l'initiative de la région Auvergne-Rhône-Alpes et de son président Laurent Wauquiez (LR).
"On ne nous sollicite pas"
"Les agents de la Capi ne vont pas prendre en main la vaccination. Par contre, la logistique d'une grande collectivité peut être à disposition de qui voudra s'en servir", fait encore valoir Jean Papadopulo. A son image, nombre d'élus locaux mettent en avant l'expérience acquise depuis le début de la crise sanitaire.
"Que ce soit pour distribuer des masques à la population, pour organiser des campagnes de dépistage, on à le savoir-faire. On a la possibilité, sur le plan logistique, d'organiser la campagne dans de très bonnes conditions et de pouvoir faire des choses rapidement. On ne nous sollicite pas et c'est là l'incompréhension", ajoute le maire (SE) de Villefontaine, Patrick Nicole-Williams. Les élus locaux entendent agir bien sûr aux côtés des services de l'Etat. Et certaines collectivités se disent même prêtes à acheter des doses de vaccin, ce que souhaitent également les présidents de régions.