Si après les élections du 4 mars dernier, l'Italie a dû attendre 90 jours avant d'avoir un nouveau gouvernement, la petite vallée d'Aoste semble lui emboîter le pas.
Combien de jours faudra-t-il aux partis sortis vainqueurs du scrutin pour former le nouvel exécutif de la petite région autonome ?
Le 20 mai dernier, les élections régionales ont provoqué une nouvelle donne politique qui fait table rase de 70 ans d'autonomie régionale.
L’Union Valdôtaine, le parti autonomiste est bien arrivé en tête, mais, contrairement à ses scores habituels, avec un nombre de voix réduit à une peau de chagrin.
Ce qui se traduit en siège par 7 petits fauteuils de conseillers, et la quasi impossibilité de gouverner, faute d’alliances.
Après des décennies de pouvoir, et de nombreux scandales politico financiers, (loin d’être tous jugés !), le parti rouge et noir (les couleurs du drapeau valdôtain !) se retrouve isolé.
Surtout, vis-à-vis de la "Ligue", ex "Ligue du Nord" qui compte le même nombre de sièges, et a fait toute sa campagne en promettant de ne s’allier sous aucun prétexte avec toute personne de l’Union "inquiété par la justice".
L’issue possible serait une alliance avec l’autre grand vainqueur de l’élection : le parti 5 étoiles. Le "frère" ennemi avec lequel, à Rome, la Ligue a réussi à se mettre d’accord pour former un gouvernement, va-t-il, là aussi, accepter de faire alliance avec son exacte contraire populiste ? (N’a-t-on pas comparé en France l’alliance de gouvernement "5 étoiles"/"Ligue" avec celle, complètement saugrenue, entre le Front National et la France Insoumise ? Une comparaison franco-française qui n’a aucun fondement idéologique dans le contexte politique italien !).
En vallée d’Aoste, la loi veut que les deux parties aient 60 jours après le résultat des élections pour former un gouvernement, sous peine de retourner aux urnes.
Le compte à rebours est lancé. Voilà, en tous cas, une révolution politique qui fait de la petite vallée francophone un vrai miroir des aléas de la vie politique italienne.
En bref, l'inventeur européen 2018 est une scientifique suisse, la "guerre" du Lyon-Turin en Italie, et puis le quotidien "Le matin de Lausanne" qui ne se lèvera plus de bon matin en kiosque.