Il a été fait prisonnier début mars au Mali., Djamel, un combattant islamiste, aurait servi dans la police à Grenoble, au sein de la brigade anticriminalité. C'est ce que révèle le quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France, dans son édition du lundi 18 mars. Des policiers s'étonnent et doutent.
A travers l'interview de la soeur du jihadiste, résidant dans la région grenobloise, nos confrères retracent le parcours de ce franco-algérien de 37 ans. S'il a été arrêté par l'armée française au Mali, alors qu'il combattait aux côtés des islamistes, Djamel aurait, pendant plusieurs années, "vécu entre Grenoble et Bonneville". Selon sa soeur, "il rêvait de devenir CRS et aurait travaillé pendant un an au sein de la BAC de Grenoble, à la fin des années 1990" (...) "Il aurait quitté la brigade anticriminalité après avoir dû interpeller son propre frère".
Après son arrestation au Mali, sa femme et sa mère ont été entendues par la police. Selon Le Parisien-Aujourd'hui en France, Djamel serait toujours au Mali, dans l'attente de son extradition.
L'étonnement de la police
Les policiers sont un peu tombés des nues ce lundi à la lecture de l'article du Parisien et surtout au regard du nombre de journalistes qui tentaient d'en savoir plus sur ce passage de Djamel au commissariat de Grenoble.
Rapidement, les "anciens" sont arrivés à la conclusion d'une histoire impossible. Une source syndicale rappelle que "les policiers qui travaillent à la BAC sont forcément des permanents et des éléments expérimentés". Les ex-responsables de la BAC de Grenoble affirment de leur côté ne pas se souvenir d'un Djamel au sein de cette "petite unité". Dans les fichiers de la police, là encore, aucun Djamel n'apparaît sur la période concernée (la fin des années 90). La seule hypothèse qui pourrait tenir est celle d'un poste de policier auxiliaire (dans le cadre du service militaire). Mais, entre 1995 et 2000, les anciens responsable de la formation de ces auxiliaires ne se souviennent pas non plus d'un certain Djamel.
Reste une possibilité, Djamel aurait pu passer par le commissariat entre 1990 et 1995. Le témoignage de sa soeur, si circonstancié, perdrait alors en logique et en crédibilité.