JO 2018. Skicross : certains athlètes obligés d'avoir un petit boulot pour financer leur saison

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Loin des stars du ski alpin, les pratiquants du skicross ont souvent de grosses difficultés pour financer leur saison. Le triplé aux JO de Sotchi n'a rien changé, certains athlètes sont obligés de faire des petits boulots au détriment de l'entraînement.

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Oubliée l'euphorie des JO de Sotchi ! 4 ans après le triplé olympique des garçons emmenés par Jean-Frédéric Chappuis, le skicross français a fait chou blanc cette année aux Jeux de Pyeongchang. Les filles ce vendredi, comme les garçons hier, n'ont même pas atteint les finales. Résultat, le temps des vaches maigres risque bien de continuer.

De Sotchi, les athlètes et leurs proches espéraient beaucoup pour sortir de l'anonymat et pour enfin réussir à boucler leurs fins de mois. Même si le manque d'argent n'explique pas à lui tout seul les mauvaises performances, "il est le nerf de la guerre" explique Geneviève Peysson, la tante de Marielle Berger-Sabbatel, l'une des 2 françaises engagées sur le snowpark de Bokwang.

Si la Fédération règle la note pour les JO, c'est bien le quotidien qui est difficile pour les athlètes. Chargée de trouver des sponsors pour Marielle Berger-Sabbatel, Geneviève Peysson explique : "Il faut trouver de l'argent ... Il faut se nourrir dans les stations de ski, faut avoir un véhicule qui va bien". Les athlètes "ont parfois des frais médicaux, des analyses à faire".


Grégory est le frère de Marielle. Plus jeune, lui aussi a goûté à la compétition de haut-niveau. En ski alpin, il a participé à des coupes d'Europe et se souvient des entraînements compliqués. Contrairement à un judoka qui peut s'entraîner dans n'importe quel gymnase, le skieur doit déjà rejoindre une station de ski : "il faut environ 7 à 8 heures de libre pour pouvoir s'entraîner correctement". Dans ces conditions, "c'est très compliqué d'être étudiant ou alors d'avoir un petit boulot pour financièrement s'y retrouver".

Les petits boulots, certains athlètes ne peuvent pas y échapper pour payer leur saison. Terence Tchiknavorian, autre athlète de skicross, arrondit ainsi ses fins de mois en livrant des pizzas.

Marielle Berger semble finalement plutôt mieux s'en sortir que d'autres côté financier. "Elle a une entreprise qui la suit depuis plusieurs années ... ça lui permet de mettre du beurre dans les épinards" explique Geneviève Peysson. Une assise financière précieuse alors que Marielle a été blessée à plusieurs reprises ces derniers mois : "le sponsor continue à suivre, ça c'est important, c'est une assurance de se dire qu'il y a quelqu'un qui continue à croire en elle".


Sans argent, un athlète peut-il continuer longtemps ? Pas sûr car il faut aussi penser à l'avenir. "Le moment où le sport de haut niveau s'arrête, ils repartent à zéro" explique Grégory Berger. "Ils auront 25 ou 30 ans et zéro expérience dans un boulot". 

Et de conclure : "c'est sur-humain ce qu'ils font. C'est aussi un coup de poker, on joue gros mais si on perd, on aimerait ne pas se retrouver sur le carreau parce que derrière, il y a toute une vie à accomplir."


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