L'accueil de migrants dans les zones rurales peut-il devenir un atout pour ces territoires ? Peut-il contribuer à repeupler des communes, les aider à maintenir des services ? A Chambon-le-Château (48), où un CADA est installé depuis 12 ans, les avis des habitants divergent sur le sujet...
Chambon-le-Château, en Lozère, à la limite de la Haute-Loire est connu pour son château. Mais depuis peu, son centre d'accueil de demandeurs d'asile se retrouve lui aussi sous les projecteurs. Ici, le CADA a ouvert il y a 12 ans. Avec l'actualité récente, plusieurs médias sont déjà venus interroger les habitants. Certains sont d'ailleurs un peu exaspérés ...
Pour certains, le centre a permis de maintenir une activité dans le bourg et de conserver une poste, un médecin, une pharmacie, une école avec plusieurs classes. Mais d'autres estiment au contraire que le centre ne fait pas vivre le village et ses commerces.
55 réfugiés pour 300 habitants
Anise Caillens, elle, est l'ancienne directrice du CADA… Depuis qu'elle est en retraite, elle loue deux appartements aux demandeurs d'asile. Elle estime que l'arrivée du CADA a été positive : "pour moi, ça a permis à pas mal de maisons de s'ouvrir. Elle se sont ouvertes pour héberger les familles du CADA."Le CADA représente aussi 7 salariés, pas négligeable dans cette petite commune qui a perdu il y a quelques années sa laiterie et son centre pour adolescents en difficultés, soit près de 80 emplois.
Aujourd'hui Chambon-le-Château accueille 55 réfugiés pour une population totale de 300 habitants sans problème d'intégration d'après le maire Michel Nouvel : "jusqu'à présent, ça a été tout à fait jouable. Nous n'avons connu aucun problème de cohabitation, bien au contraire. Ces gens font des efforts pour s'intégrer à la population, à la vie associative du village, je pense que là-dessus, ça fait l'unanimité."