C'est une première en France: la cour d'appel de Lyon a confirmé qu'un herbicide de Monsanto était responsable de l'intoxication d'un agriculteur français. Le groupe américain devra donc bien l'indemniser "entièrement".
"La décision est très surprenante eu égard aux inexactitudes et aux erreurs qui émaillent la thèse de Paul François. Mais ça n'est qu'une étape et la discussion va se poursuivre, le combat va se poursuivre", a réagi l'avocat de Monsanto, Me Jean-Daniel Bretzner, laissant entendre que le géant américain des semences et de l'agrochimie formera "vraisemblablement" un pourvoi en cassation.
Monsanto avait déjà été reconnu "responsable" en première instance en 2012. "Le pot de terre peut gagner contre le pot de fer", s'est de son côté réjoui Paul François, céréalier charentais partiellement handicapé et qui souffre d'importantes séquelles.
De son côté, l'association de lutte contre les pesticides Générations futures s'est naturellement félicité de la décision. "La reconnaissance de la responsabilité de Monsanto dans cette affaire est essentielle : les firmes qui mettent sur le marché ces produits doivent comprendre que dorénavant elles ne pourront plus se défausser de leurs responsabilités", estime dans un communiqué Maria Pelletier, présidente de Générations futures. "Il est temps que ces firmes cessent d'exposer des pans entiers de populations à ces produits dont la toxicité et la dangerosité n'est plus à démontrer", poursuit-elle.
Les explications de Sylvie Boschiero :