Placez un carré sucre dans un peu d'eau. Au bout de quelques instants, le sucre glisse vers le fond. C'est la théorie appliquée à la montagne qui s'effondre actuellement dans le lac du Chambon. Pour l'aider à glisser, le niveau d'eau va être remonté.
C'est à l'issue d'une réunion avec les experts, qui s'est tenue ce jeudi 9 juillet, que le préfet de l'Isère a pris un arrêté pour une remise en eau "de faible amplitude" de la retenue du barrage du Chambon. Il s'agit d'évaluer le comportement du glissement de terrain.
Cette remontée de 3,50 mètres au maximum par rapport à la cote actuelle est "jugée utile pour évaluer le comportement du glissement de terrain". Autrement dit, en immergeant le pied de la montagne, on va voir elle décide enfin à tomber. Un test imaginé par les géologues qui ont du mal à comprendre pourquoi le terrain n'a pas glissé totalement le week-end dernier. Leurs prévisions semblaient pourtant sûres.
En attendant, selon la préfecture, "la variation du niveau, qui se fera par pallier de 1m entre les cotes 1.006m et 1.009,50m, n'entraînera aucun risque supplémentaire prévisible pour la sûreté du barrage". En cas d'effondrement, une étude d'EDF a prévu une vague de 4 mètres maximum, or la crête du barrage est située à 1042,50m.
Pour le président du Conseil départemental de l'Isère, c'est une expérimentation qu'il faut tenter. Jean-Pierre Barbier pense surtout à "l'après" effondrement. Il milite toujours pour une nouvelle route face à la montagne en voie d'affaissement.
Extrait 19/20 de France 3 Alpes