Après le Chablis et le Cognac, le Beaujolais a lui aussi été touché par la grêle ce week-end et l'appellation Chiroubles est particulièrement concernée. Une réunion de crise s'est tenue à Fleurie.
"On a pris un gros orage dans la nuit de vendredi à samedi. Le Chiroubles est très très touché et à la marge les appellations Morgon et Fleurie", rapporte Gilles Paris, président d'Inter Beaujolais et lui-même viticulteur à Chiroubles.
Sur Chiroubles, 10 à 15% de l'appellation est "très touchée" et pour certains 100% des espoirs de récolte ont disparu. Pour d'autres, les raisins ont tenu mais il faudra attendre la floraison d'ici 15 jours pour voir comment ils évoluent, selon le responsable.
Sur cette parcelle de Fleurie (photo), où se sont rendus nos journalistes, les pieds ont subis une grêle très intense au point de faire disparaître les jeunes rameaux, les feuilles et les fleurs. Très clairement ici, il n'y aura pas de raisin cette année, et les pieds vont devoir être soignés pour espérer les voir produire à nouveau l'an prochain.
"A cette époque, ça nuit sur le volume mais pas sur la qualité", tempère néanmoins Gilles Paris. Sur les réseaux sociaux, certains ne cachaient pas leur amertume. "Je vais faire grève pour tout ceux qui travaillent pour rien #grele", se désolait par exemple Isabelle Perraud, responsable des Côtes de la Molière (@cotedelamoliere).
Une réunion de crise s'est tenue à 14H30 sur la commune de Fleurie, en présence des professionnels et du président du conseil départemental du Rhône, Christophe Guilloteau (LR). Au cours de cette rencontre, on a appris que le phénomène météo était qualifié de "tornade" et qu'elle avait sévi dans un couloir de 10 km sur 3, à la croisée des appelation Chiroubles, Morgon et Fleurie.
Selon les autorités, 1000 ha de crus ont été touchés et détruits, partiellement ou totalement. Les agriculteurs ont demandé un accompagnement social et économique, et l'on a évoqué le déploiement d'une cellule psychologique. Le département a affirmé qu'il contribuerait si nécessaire, comme cela avait été le cas lors de la dernière sécheresse, à l'époque à hauteur de 2,5 millions d'euros.
Demain, la commune de Fleurie a décidé de maintenir sa journée de découverte et de promotion du cru du même nom, millésime 2015.