La crise sanitaire a mis en lumière la fragilité et la précarité de la profession de guide-conférencier. Les organisations syndicales ont déposé un recours contre la réforme de l’assurance chômage. Ils la considèrent comme injuste et inadaptée.
Ils avaient déjà manifesté l'été dernier et en septembre 2020 à l'occasion des journées du patrimoine. "Le tourisme est dans une situation critique qui va perdurer." Les guides-conférenciers n’ont pas été en mesure de travailler durant la crise sanitaire. Sans le retour des visiteurs étrangers qui représentent les deux tiers de leur clientèle, de nombreux guides resteront encore de longs mois sans emploi.
Les guides-conférenciers de l'association Grenat, seule association professionnelle représentant ce métier dans notre région, s'associent au recours national contre la réforme de l'assurance-chômage, qui vient d'être examinée par le Conseil d'Etat.
Une réforme qui inquiète
Dans un communiqué, la Fédération Nationale des Guides Interprètes et Conférenciers (FNGIC) explique qu'"avec cette réforme, les périodes chômées seront prises en compte pour établir le montant du salaire journalier de référence (SJR), qui sera de fait réduit au minimum. Pour un même nombre d’heures de travail, les dispositions peuvent conduire à un SJR très différent selon la répartition au cours de la période de référence d’affiliation."
Tous les guides-conférenciers salariés seront impactés si cette réforme est mise en application le 1er juillet 2021. Nous demandons l’annulation du décret du 30 mars réformant l’assurance chômage et réclamons son adaptation à la particularité de l’intermittence du métier de guide-conférencier.
Le métier se caractérise par une grande précarité : 77% des missions des guides-conférenciers salariés sont l’objet de contrats de travail de très courte durée (4h, 8h) auprès de multiples employeurs. Le nouveau mode de calcul du SJR sera encore plus défavorable en cette période de crise sanitaire pendant laquelle ils n’ont pu travailler pour des raisons impérieuses,et indépendantes de leur volonté – confinement, fermeture des musées et sites, interdiction de rassemblement, fermeture des frontières.
De plus, seuls 23% des guides-conférenciers ont eu accès au chômage partiel et peu ont bénéficié des aides mises en place par le gouvernement. Ils attendent une réforme adaptée au contexte.
S'adapter aux caractéristiques du métier
Les contrats courts sont inhérents à la profession de guides-conférenciers en raison du caractère par nature temporaire de ces emplois. Seuls 6% des guides sont employés en CDI et la plupart signent des CDD d’usage, alternant contrats courts et périodes chômées. les syndicats et associations reprochent notamment que certains paramètres propres à l'exercice de la profession - journées longues de 10h, 12h voire même15 heures (en circuit par exemple), semaines travaillées 7 jours sur 7, employeurs multiples -
ne soient pas pris en compte par le régime général de l’assurance chômage basé sur une semaine de 5 jours et de 35 heures.
La crise sanitaire a mis en lumière la fragilité de la profession de guide-conférencier et la nécessité, selon eux, du soutien de l’assurance chômage et de son adaptation aux caractéristiques du métier.