"Les voitures ne nous choquent pas, c'est ce qu'il y a dedans qui est choquant", Michel, dépanneur sur autoroute

Panne sèche, crevaison, les dépanneurs agréés par les autoroutes ne chôment pas en été. Ils œuvrent pour que les vacanciers arrivent à bon port sans problème. Une mission qui comporte des risques.

En cette période de chassé-croisé, l’autoroute A7 est prise d'assaut par les vacanciers. Les interventions de dépannage augmentent proportionnellement au trafic routier. Le PC autoroutier de Valence reçoit jusqu'à 200 appels par jour.

Faire vite

"On part sur une crevaison, sur un utilitaire Jumpy..."déclare Michel Dersarkissian en grimpant dans sa dépanneuse. Derrière son volant, il parcourt les kilomètres qui le séparent de la personne qu'il doit secourir. Son impératif : Agir le plus rapidement possible. Le dépannage devrait durer 30 minutes, il faut rester le moins de temps possible sur la bande d’arrêts d’urgence, mais aujourd’hui sur la route, il y a beaucoup de voitures. Les délais ne seront peut-être pas tenus.

Depuis 22 ans, Michel intervient sur l'autoroute du soleil. "Bonjour, ça va ? Vous avez tout ce qu’il faut ? La roue de secours est en dessous ?" Prestement, il change la roue du vacancier. "Les crevaisons, dit-il, c’est quand même assez régulier. Ce qui est plus rare, c’est quand les gens ont la roue de secours !" ironise-t-il.

Pendant l'opération, les véhicules lancés à toute allure, passent sur la voie juste à côté. Le dépanneur rappelle "il faut vraiment, vraiment rester de l'autre côté de la glissière de sécurité. Vous avez vu les voitures qu’il y a ! Moins on reste, mieux c’est."

Pour ce vacancier à destination d’Argelès, la route des vacances commence par une facture qui s'élève à 219 euros, prise en charge par son assurance.

Outre les risques, toujours présents, Michel souligne que son métier lui apporte aussi de la satisfaction. "Il y a le plaisir de dépanner les gens, c’est plaisant, ce n’est jamais pareil. Toutes les interventions sont différentes, c'est quelque chose qu’il faut aimer pour faire ce métier. Certes, il y a toujours du danger, mais nous sommes bien équipés."

Des dépannages dramatiques

Il y a les dépannages où les occupants du véhicule repartent en roulant et ceux plus tragiques où la voiture n'est plus qu'une carcasse à tracter jusqu'à une casse automobile.

Dans le "Garage Philippe" arrivent bon nombre de véhicules accidentés. "Cette voiture est arrivée il y a près de trois semaines. Elle a été prise dans une collision en chaîne impliquant trois voitures. Celle-ci a été poussée par celle qui arrivait derrière et projetée sur la voiture qui la précédait " explique Denis Lambert, chef d'atelier, devant un châssis écrasé, le pare-brise en morceaux. L'état des carrosseries témoigne de la violence des chocs. 

Les voitures dans cet état ne nous choquent pas, c’est ce qu'il y a dedans qui est choquant, on ne s’y fera jamais.

Denis Lambert,

Chef d'atelier du garage Philippe

"Il faut vraiment prendre conscience quand on part en vacances, même si c’est une fête, que la fête peut être gâchée," conclut-il.

Excès de confiance, défaut d'entretien, malchance... les accidents influencent les dépanneurs dans leur conduite au volant, admet Denis Lambert. "On est obligé d’être plus prudent, de respecter les règles parce que l'on a en tête le dernier véhicule cabossé, dépanné. On a un comportement qui est moins incisif avec l’accélérateur."

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