Le gouvernement italien devrait décider d'ici au vendredi 8 mars 2019 de poursuivre ou non les travaux de la liaison ferroviaire entre Lyon, dans le centre-est de la France,
et Turin, dans le nord de l'Italie, a annoncé mardi le président du Conseil, Giuseppe Conte.
Le gouvernement italien devrait décider d'ici vendredi de poursuivre ou non les travaux de la liaison ferroviaire entre Lyon, dans le centre-est de la France, et Turin, dans le nord de l'Italie, a annoncé mardi le président du Conseil, Giuseppe Conte.
"En ce qui concerne la TAV (liaison à grande vitesse Lyon-Turin), nous sommes proches de la ligne d'arrivée (...) et je pense qu'un choix sera fait d'ici à vendredi", a assuré M. Conte devant la presse, à l'issue d'un mini-sommet de son gouvernement, très divisé sur le sujet.
La Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini est favorable à ce projet, considéré en revanche comme inutile par le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème) de Luigi Di Maio. Les deux hommes forts du gouvernement italien s'affrontent toutefois à fleurets mouchetés sur ce thème, dans le souci d'éviter une crise politique et la chute du premier gouvernement populiste dans un pays fondateur de l'Union européenne.
"Comme nous prendrons la meilleure solution pour les Italiens, évidemment le gouvernement ne court aucun risque", a assuré M. Conte sur ce point, soulignant qu'il serait "le garant" d'une décision sans préjugés.
"Je peux vous garantir que nous prendrons une décision visant à protéger l'intérêt national", a-t-il affirmé, ajoutant qu'aucune rencontre avec le gouvernement français n'était prévue dans les jours qui viennent.
Le ministre italien des Finances Giovanni Tria avait rencontré la semaine dernière à Versailles, près de Paris, son homologue français Bruno Le Maire. Il avait alors évoqué une "évolution positive" au sein de son gouvernement concernant ce projet controversé, soutenu par la France et la Commission européenne.
L'élément central du Lyon-Turin est un tunnel de 57,5 km qui a commencé à être creusé dans les Alpes italiennes et françaises. Le coût du seul tunnel est estimé à 8,6 milliards d'euros.
Ce projet de ligne à grande vitesse vise à réduire les transports de camions pour les transférer sur le rail et à diviser par deux le temps de trajet pour les passagers, en mettant Turin à deux heures de Lyon.
Une analyse coûts-bénéfices commandée par le gouvernement italien a estimé que cette ligne présenterait "une rentabilité très négative", avec des coûts supérieurs de 7 milliards d'euros à ses bénéfices d'ici à 2059. Mais la composition de la commission d'experts et la méthodologie utilisée sont très contestées.