L'ASSE a vécu de crise en crise après le départ de l'entraîneur Christophe Galtier en 2017. Valse des techniciens, départs de cadres dirigeants, une saison 2019-2020 tronquée où le club fini 17e et l'actuelle où il pointe à la 15e place. Un lourd passif à gérer pour le manager général Claude Puel.
Finances et résultats en berne, effectif inexpérimenté... Claude Puel est sous le feu des critiques à Saint-Etienne après dix matches sans gagner. Mais avant d'affronter Angers vendredi en ligie 1, le manager général assume l'épineux héritage d'un club qui vivait au-dessus de ses moyens.
Mission impossible pour Claude Puel ?
Sa mission, depuis quatorze mois, est claire : développer un projet sportif reposant sur les jeunes et, surtout, viable économiquement. Une nécessité d'autant plus impérieuse avec la crise sanitaire et le problème des droits TV non réglés par le diffuseur Mediapro.
Puel y croit toujours
Mais côté résultats, le bilan actuel est ... mauvais. Actuel quinzième de la Ligue 1 avec deux points d'avance sur le barragiste Reims, l'ASSE n'a plus gagné depuis mi-septembre à l'heure de recevoir Angers vendredi soir. Il est temps de rebondir, enfin, et lui dit avoir la foi : "Je crois tout simplement en mon équipe et en ce qu'on met en place. Il faut matérialiser tout cela par des résultats et retrouver la réussite qui nous fuit".
Un effectif en demi-teinte
Le technicien de 59 ans doit pourtant continuer de jongler entre la méforme de ses cadres comme Denis Bouanga, Wahbi Khazri, Romain Hamouma ou Timothée Kolodziejczak, les nombreuses absences sur blessures ou suspensions, et l'accompagnement des jeunes, comme les recrues Ivan Neyou et Adil Aouchiche ou la génération prometteuse victorieuse de la coupe Gambardella en 2019.
L'équilibre financier a primé
Celle-ci a d'ailleurs déjà dû laisser filer deux de ses joyaux: les défenseurs centraux William Saliba et Wesley Fofana, âgés de 19 ans, qui ont rejoint Arsenal et Leicester pour respectivement 25 et 35 millions d'euros, tout comme Franck Honorat (24 ans) transféré à Brest pour 5 millions d'euros. Mais ces sommes n'ont pu être réinvesties dans le recrutement.
La succession de Galtier, des occasions manquées
Car pour l'heure, il faut régler la note des achats dispendieux menés dans l'urgence ces dernières années pour rebâtir un effectif capable de sauver le club de la relégation après la succession mal préparée et, au final, ratée de Christophe Galtier (décembre 2009-2017).
Un sauvetage fort honéreux
La mission de sauvetage de Jean-Louis Gasset, arrivé à l'ASSE en décembre 2017 après les intermèdes catastrophiques d'Oscar Garcia et Julien Sablé, a impliqué la venue, financée par l'emprunt, de joueurs confirmés qui ont fait exploser la
masse salariale. Certes, les Verts ont terminé 4es et se sont qualifiés en Ligue Europa en mai 2019 mais Gasset, conscient des limites de son groupe et du club a préféré partir, laissant un héritage en trompe-l'oeil.
Dégraisser les gros salaires et promouvoir les jeunes
"A mon arrivée, j'avais la perception d'un groupe de haut niveau mais qui ne pouvait pas s'inscrire dans le futur. Le club allait dans le mur. Il s'était beaucoup endetté pour suivre ce schéma qui avait vécu", avait confié Puel dans un entretien au quotidien L'Equipe, peu après son arrivée en remplacement de Ghislain Printant en octobre 2019.
Manager général et membre du directoire du club, Puel cherche depuis à dégraisser l'effectif des joueurs peu performants et nantis de gros salaires tout en promouvant des jeunes (Abi, Camara, Moukoudi) et en recrutant à moindre frais (Neyou, Krasso, Maçon).
Exit les anciens cadres
Ainsi, le gardien Stéphane Ruffier -qui s'est mis hors jeu tout seul- pourrait quitter le club en janvier alors que Yann M'Vila (Olympiakos) est parti, tout comme Loïs Diony (Angers), Loïc Perrin et Yohan Cabaye (fin de contrat).
Khazri ou Ryad Boudebouz, eux aussi dans le collimateur, peinent à trouver une sortie mais l'AS Saint-Etienne tentera quand même de consolider son effectif, avec ses moyens limités, au cours du mercato hivernal.
Le recrutement d'un avant-centre et le retour en prêt de Saliba, qui a manqué de se concrétiser début octobre, sont notamment fortement envisagés. De quoi interrompre la série noire des Verts ?