Le recordman du monde de la perche Renaud Lavillenie a coché depuis longtemps le meeting Areva de Paris-Saint-Denis, samedi au Stade de France, comme "le premier meeting d'une deuxième série" qui doit le mener aux Mondiaux de Pékin.
Comment vous sentez-vous au moment d'aborder le meeting de Paris ?Ça va, les voyants sont au vert, c'est intéressant car nous avons un vrai été cette année, ça change de l'année dernière, notamment à Paris où le temps avait été une petite déception.
Comment regardez-vous ce meeting dans l'optique des Mondiaux de Pékin (22-30 août) ?
Paris, c'est une date très intéressante car ce sera le premier meeting d'une deuxième série. Je vais enchaîner avec cinq compétitions pour trouver le rythme et les repères en vue des championnats. Avec Paris, ça commence tout de suite par quelque chose de fort, je suis confiant mais ce n'est jamais gagné d'avance. Comme pour les Mondiaux: vous pensez peut-être que je ne peux pas perdre. Moi je sais que je peux perdre et je sais aussi que je peux gagner.
Franchir six mètres, c'est une routine ou un exploit désormais ?
Six mètres, c'est une grosse performance partout dans le monde. On n'est que 18 à l'avoir fait dans l'histoire et que 3 à l'avoir fait à cinq reprises. Il faut que tous les paramètres soient au vert pour le faire.
Six mètres, c'est une grosse performance partout dans le monde. On n'est que 18 à l'avoir fait dans l'histoire et que 3 à l'avoir fait à cinq reprises.
Est-ce envisageable à Paris samedi ?
Le Stade de France est un grand stade et ce n'est jamais une condition idéale car le vent tourne à l'intérieur. A la perche, c'est parfois compliqué mais il y a aussi des années plutôt bonnes. Quand il fait chaud, le vent tombe un peu donc j'espère que ces conditions seront proches samedi.
Vous restez sur un concours plein d'audace à Cheboksary, où vous êtes passé à 5,85 m après deux échecs à des hauteurs inférieures...
Oui, mais je ne me suis pas forcément fait une frayeur. J'étais assez conscient, je n'ai pas pris de risque disproportionné, avec ces règles stupides (4 échecs en tout, au lieu de trois dans un concours classique, NDLR). Je ne pouvais pas faire un concours normal. J'ai découvert encore quelque chose de nouveau et j'ai appris. Sur un moment très compliqué, si je suis confronté à l'avenir à ce problème, ce concours de Russie est en stock.
J'ai mes objectifs personnels et avec le coach on les remet à zéro à chaque compétition.
Concourir à domicile constitue-t-il une pression supplémentaire ?
Ça ne me met pas de pression supplémentaire car c'est quelque chose qui est à côté. Quand je me prépare, je ne pense pas à tout ça, je pense surtout à être prêt physiquement et techniquement. Ce n'est pas parce que les gens attendent telle chose de moi que je dois le faire. J'ai mes objectifs personnels et avec le coach on les remet à zéro à chaque compétition. Je fais ce sport parce que j'aime ça, je ne suis pas là pour les autres en priorité. Maintenant, c'est une chance de pouvoir sauter dans des stades pour ça mais la priorité c'est quoi faire pour continuer ma progression.
Quel regard portez-vous sur la concurrence qui se réveille ?
Ça ne m'inquiète pas. Ça fait deux ans qu'on me tanne à me dire qu'il n'y a plus de niveau derrière, alors que je dis le contraire. Ils (le Brésilien Braz, l'Allemand Holzdeppe, le Canadien Barber, NDLR) sont la preuve concrète que la perche est loin d'être morte, c'est un très bon niveau. Ce qui est intéressant, c'est de les rencontrer régulièrement. Il y a des jeunes, ce sont des adversaires qui sont là pour les Mondiaux et pour les JO. J'y trouve de l'intérêt car ça permet de se sublimer encore un peu plus. Et à côté de ça, je sais que j'ai un peu de marge si je suis dans un bon jour.