L'ex-régisseusse du tribunal de grande instance de Saint-Etienne a été condamnée vendredi à quatre ans de prison, dont 18 mois avec sursis, pour
avoir détourné 634.000 euros, par le tribunal correctionnel de Lyon.
L'ex-greffière 56 ans, qui a exercé pendant une trentaine d'années la même fonction à Saint-Etienne, puisait dans les fonds des consignations, des expertises ou ceux réservés à l'indemnisation des parties civiles, a indiqué à l'AFP son conseil, Me Daniel Dupuy, confirmant une information du quotidien Le Progrès.
L'auxiliaire de justice, reconnue coupable de détournement de fonds publics depuis une dizaine d'années, encourait dix années d'emprisonnement. Elle a été condamnée à une peine légèrement supérieure aux quatre ans de prison, dont la moitié avec sursis, requis par le ministère public.
Le représentant du parquet a déploré une absence de probité portant une grave atteinte à la confiance dans les institutions de la part de cette ex-greffière, qui s'est aussi vu infliger une interdiction définitive d'exercer une fonction publique. Evoquant une addiction, l'accusée, qui n'était pas dans le besoin, a été peu loquace sur ses motivations.
Cette femme aisée effectuait des achats compulsifs, notamment de chaussures, vêtements et parfums quelle entassait à son domicile, selon son avocat.
"Elle aurait pu ouvrir plusieurs magasins de chaussures car les perquisitions ont montré qu'elle pouvait avoir, parfois encore dans leurs emballages d'origine, 25 exemplaires d'un même modèle, avec des coloris différents", a ajouté Me Dupuy.
Ses troubles du comportement l'ont conduite à être suivie en psychiatrie depuis la découverte des faits, intervenue à la faveur d'un audit du greffe du TGI de Saint-Etienne, en 2012. Un précédent contrôle effectué en 2007 n'avait rien décelé. Entendu comme témoin assisté, le mari de la condamnée a bénéficié d'un non-lieu.