"On évite d'être trop près des animaux", explique Jean-Christophe Gérard, le vétérinaire du parc zoologique de Saint-Martin-la-Plaine dans la Loire, car les grands singes sont connus pour être sensibles aux virus humain.
Le Covid-19 menace-t-il aussi les grands singes, connus pour être sensibles aux virus humains ? C'est en tout cas un défi pour les zoos qui prennent d'infinies précautions pour ne pas risquer de contaminer leurs pensionnaires.
On évite d'être trop près des animaux", explique à l'AFP Jean-Christophe Gérard,
le vétérinaire du parc zoologique de Saint-Martin-la-Plaine (Loire).
Le zoo de Saint-Martin-la-Plaine (Loire) compte un millier de pensionnaires parmi lesquels des chimpanzés et une douzaine de gorilles.
Pas de confinement, mais "on fait très attention". "Les primates, et surtout les grands singes, sont très sensibles aux virus transmis par les humains, comme la grippe, la gastro-entérite ou la varicelle", en raison de la proximité entre ces espèces et l'homme.
L'homme et le chimpanzé ont 98% de leur ADN en commun.
"Le Covid-19 semble avoir un pouvoir de mutation élevé. Ce serait catastrophique s'il était transmis aux grands singes". On sait qu'en Afrique, chimpanzés et gorilles ont été décimés par le virus Ebola.
A ce jour, il n'y a pas de certitude de transmission du coronavirus aux grands singes, mais on prend toutes les précautions pour limiter les risques.
"Pédiluve, gants et masques pour la préparation et la distribution des rations alimentaires, prise de la température des soigneurs chaque matin, distance encore plus grande vis-à-vis des animaux" détaille Jean-Christophe Gérard, lui-même constamment sur le terrain.
Partout, la santé de l'équipe animalière est aussi bien sûr une priorité: "nous faisons en sorte que les soigneurs se croisent le moins possible", souligne le vétérinaire de Saint-Martin-la-Plaine. "Et ils respectent les mesures barrière".
Les soigneurs-animaliers, et la personne qui assure la tournée des abattoirs et des grandes surfaces pour collecter la nourriture des animaux, sont les seuls encore en activité depuis la fermeture du parc ligérien qui reçoit habituellement 160 000 visiteurs par an.
Le reste du personnel (restaurant, boutique, accueil, administration, techniciens...) a été mis au chômage. Les chantiers sont également à l'arrêt. "Les animaux sont aussi habitués aux allers et venues des visiteurs. Ce silence inhabituel doit les intriguer".
A proximité du parc, l'association Tonga Terre d'accueil, refuge qui recueille les animaux sauvages saisis par les autorités, continue de fonctionner. Les mêmes précautions y sont prises.
"Le gouvernement nous a demandé le nombre de places disponibles pour recueillir des animaux de cirque" que leurs propriétaires, privés de ressources, ne peuvent plus nourrir. "Nous en avons aujourd'hui une dizaine de libres pour des fauves", précise le vétérinaire.
Le zoo, comme les cirques, tire ses revenus de la billetterie, aujourd'hui réduite à néant. "Pour l'instant, financièrement ça va, nous avons des réserves, mais le confinement tombe mal, au moment de l'habituel gros début d'activité", avec les sorties scolaires, les prochaines vacances de printemps. "On craint "évidemment", une perte de chiffre d'affaires et de trésorerie à partir du 12 avril, date initiale de l'ouverture du parc."
Le Safari de Peaugres, en Ardèche fait le même constat. Au mois d'avril, dans le plus grand parc animalier de la région, ce sont 40 000 visiteurs qui sont habituellement accueillis. "Avril, mai et juin, c'est 50% de notre chiffre
d'affaires", souligne Christelle Vitaud, sa directrice.