A Roanne, dans le nord du département de la Loire, le maire Yves Nicolin entend poursuivre la désinfection des rues, contre l'avis du Haut Conseil de la santé publique. Les opérations ont débuté le mardi 3 avril dans la commune
Après le centre-ville la semaine dernière, c'est au tour des quartiers de la ville de Roanne d'être passés au vaporisateur. Voirie et mobilier urbain vont ainsi être désinfectés à grande échelle. La manoeuvre annoncé aux administrés via les réseaux sociaux le 1er avril, a été initiée la semaine dernière déjà, et va se poursuivre ces prochains jours.
La désinfection non recommandée par une instance de santé#COVID19 Aide aux séniors, personnes porteuses de handicap ou isolées, désinfection des rues et respect des consignes, Yves #Nicolin, maire de la @VilledeRoanne revient sur l'action de la ville au quotidien pendant cette crise. #Roanne #Vimeo https://t.co/Kf1VvMGUcv
— Ville de Roanne (@VilledeRoanne) April 1, 2020
Une opération de désinfection qui ne tient pas compte des recommandations du Haut Conseil à la santé publique. Sur son site internet, l'instance faisait part, mardi 7 avril, d'un avis qui ne va pas forcément en faveur d'une telle démarche, déjà entamée dans plusieurs villes du monde et même en France. Cannes avait alors embrayé le pas la première, le 24 mars dernier.
Tout en notant son impact psychologique sur la population, il recommande de ne pas mettre en œuvre une politique de nettoyage spécifique ou de désinfection de la voirie, du fait de l’absence d’argument scientifique de l’efficacité d’une telle mesure sur la prévention de la transmission du SARS-CoV-2, peut-on lire sur l'avis émis par le HCSP.
Selon l'instance, la manoeuvre n'aurait qu'un "impact psychologique sur la population". Son efficacité resterait donc à être prouvée.
Pas de quoi décourager le maire de Roanne, Yves Nicolin, qui se confiait ce jour, à nos confrères du Progrès, que "cette opération est faite avec infiniment de prudence", en évitant notamment les abords des sites "sensibles" tels que les jardins publics, et les zones de ruissellement. La dose de chlore utilisée serait très diluée dans l'eau et s'évaporerait sans atteindre les réseaux.
Le maire, qui n'a pas souhaité s'étendre davantage sur le sujet ce jour, se voulait rassurant, dans les lignes du quotidien régional, en ajoutant qu'il s'occupait "en priorité de la santé des Roannais".
Pas de désinfection, mais un nettoyage "soutenu" à Saint-Etienne
Pour Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne, indique sur sa page Facebook, que le nettoyage des rues de Saint-Etienne se poursuit dans les conditions actuelles, sans agents désinfectants, jugés peu efficaces, mais un "nettoyage soutenu" avec "les moyens habituels et classiques" précise-t-il.
Outre l'aspect "psychologique pour les habitants" l'élu concède que la désinfection pourrait avoir des "conséquences désastreuses en termes d'environnement et de pollution notamment de l'eau avec des incidences sur la santé publique".
Les deux maires le rappellent : la façon la plus efficace de lutter contre le virus est de rester chez soi et de respecter scrupuleusement le confinement.