Après les dégradations et violences commises à la suite du match de la descente des Verts face à Auxerre le 29 mai dernier, onze supporters étaient ce mercredi 16 novembre à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Etienne. Jusqu'à 8 mois de prison ferme ont été requis.
Jusqu'à 8 mois de prison ferme ont été requis contre les supporters convoqués à la barre. Ce mercredi 16 novembre 2022 s'est déroulé le procès de onze supporters Verts interpellés pour des violences et dégradations commises après la défaite de l’ASSE, face à Auxerre, en fin de saison dernière. Certains font partie des "Magic fans" et des "Green Angels", les deux groupes de supporters ultras du club.
Après l'appel des prévenus, âgés de 21 à 34 ans, et un bref rappel des faits, la présidente du tribunal, Stéphanie Perrin, a fait diffuser plusieurs vidéos montrant les scènes de chaos le soir du 29 mai au stade Geoffroy-Guichard.
On y voit, sous différents angles, un envahissement de la pelouse par plusieurs centaines de personnes, des tirs de plusieurs dizaines de fumigènes en direction de la tribune officielle, provoquant des débuts d'incendies.
Les gendarmes mobiles protégés par leurs boucliers forment un cordon pour empêcher les supporters violents de pénétrer dans cette tribune, avant que des tirs de grenades lacrymogènes n'entraînent l'évacuation de la pelouse.
Un policier du commissariat de Saint-Étienne, venu à la barre expliquer le travail qui a précédé les interpellations de 27 supporters le 19 septembre, a montré, images à l'appui, "l'entrée en force de deux sacs à dos contenant des engins pyrotechniques avant le match, les violences dans l'enceinte sportive et celles commises contre les forces de l'ordre à l'extérieur du stade".
Un coup de folie provoqué par la colère
Un supporter
Le premier prévenu à être interrogé mercredi matin, âgé de 34 ans, a évoqué un "coup de folie provoqué par la colère", admettant toutefois qu'il devra "arrêter d'aller au stade". Responsable d'une équipe de 25 personnes dans une entreprise de transport, il avait déjà été condamné pour conduite sous l'emprise de l'alcool et violence dans une enceinte sportive.
Les suivants sont membres de groupes d'ultras comme les Green Angels ou les Magic Fans.Parmi eux, le président des Magic Fans, un pompier professionnel de 27 ans. Il a contesté avoir jeté un projectile, fait qui lui est reproché, et dénonce "l'utilisation inqualifiable de certains engins pyrotechniques" qui "aurait pu être dangereuse", se défendant de toucher aux fumigènes depuis qu'il est président du groupe.
Des milliers d’euros de dégradations
Début septembre, la police avait procédé à 27 interpellations dans 6 départements. Parmi eux, un mineur et le plus vieux âgé de 38 ans. Une opération baptisée «Ultras 42» orchestrée par une centaine de policiers après le visionnage et l'analyse de nombreuses heures d'enregistrement vidéo au lendemain des faits.
11 supporters avaient alors été placés sous contrôle judiciaire et le parquet de Saint-Etienne avait requis le placement en détention provisoire pour l'un d'eux en attendant le procès.
La Ligue de football professionnel, l'ASSE et la métropole de Saint-Étienne, qui se sont constituées partie civile, avaient alors déposé plainte pour 80.000 euros de dégâts provoqués aux installations du stade et 6.000 euros de dégradations sur l'espace public, à l'extérieur de Geoffroy-Guichard.
Avec AFP