Alors qu'un énorme coup de filet baptisé "Ultras 42" par les forces de l'ordre a permis lundi 19 septembre l'interpellation de 27 personnes, dont un mineur, onze seront présentées à un juge dès ce mardi 20. L'un d'entre eux pourrait être placé en détention provisoire quatre mois après les incidents du match de la descente en Ligue 2 de l'AS St Etienne.
L'opération "Ultras 42" menée après quatre mois d'enquête suite aux débordements le soir de la relégation des Verts (le 29 mai 2022) a donc conduit à l'interpellation de 27 personnes ce lundi 19 septembre 2022. Onze parmi elles seront présentées au juge dès ce mardi 20 septembre, à Saint-Etienne.
Qui sont les suspects interpellés ?
Il s'agit d'hommes, aucune femme n'a été interpellée et une personne est mineure, âgée de 17 ans. Le plus âgé a 38 ans. La plupart des suspects (une vingtaine) habite le département de la Loire, mais pas tous. .
Onze de ces hommes sont donc soupçonnés "de jets de projectiles et de violences commises au préjudice des spectateurs de la tribune officielle", selon le parquet.
Le parquet a requis leur placement sous contrôle judiciaire et le placement en détention provisoire a été requis pour l'un d'eux, pour récidives.
Les autres suspects, interpellés " pour des faits moins graves, comme l'introduction de fumigènes dans le stade, sont sortis de garde à vue, avec des procédures alternatives au procès. Pour trois suspect, le dossier a été classé, faute de preuves ", précise France Bleu- Saint-Etienne- Loire
L'opération "ultras 42"
L'opération baptisée "Ultras 42" a démarré à six heures le lundi 19 septembre selon l'AFP, mobilisant une centaine de fonctionnaires de police.
Les supporters interpellés sont suspectés d'avoir participé à des violences survenues le dimanche 29 mai, à l'intérieur du stade Geoffroy-Guichard après le coup de sifflet final et la défaite des Verts face à Auxerre (1-1, 4 t.a.b. à 5), synonyme de relégation en Ligue 2.
250 caméras et 4 policiers sur l'enquête
La Direction départementale de la sécurité publique de la Loire avait indiqué ces derniers mois que quatre policiers travaillaient à plein temps sur cette affaire, notamment en exploitant les images des 250 caméras de l'intérieur du stade et celles de la ville de Saint-Etienne, aux abords de l'enceinte.
Dans les secondes qui ont suivi la séance de tirs au but, des centaines d'ultras avaient envahi la pelouse, manifestant leur colère en lançant des fumigènes et des mortiers d'artifice vers la tribune officielle, parfois à tir tendu.
Deux heures d'affrontements
Alors que leur secteur du stade faisait l'objet d'une fermeture disciplinaire, à la suite d'incidents à l'occasion de la réception de Monaco le 23 avril, il semble que des ultras stéphanois récidivistes aient réussi à prendre place dans une autre tribune.
Les violences impliquant 150 à 200 hommes, souvent dissimulés sous des capuches, foulards et écharpes, avaient duré près de deux heures, provoqué des dégâts importants et fait une trentaine de blessés légers : 14 parmi les forces de l'ordre, 17 chez les supporters et deux joueurs d'Auxerre, selon la préfecture qui avait mobilisé 250 policiers et gendarmes.
L'AS Saint-Etienne et la métropole stéphanoise ont déposé des plaintes, face aux dégâts évalués à environ 500.000 euros par le club et 90.000 euros côté métropole.
Sur le plan sportif, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a infligé à l'ASSE six points de retrait en championnat de Ligue 2, dont trois fermes, et six matches à huis clos dont deux avec sursis.