L'entreprise de Julien David crée des assemblages de thés, une activité rare en France. La prochaine étape, cultiver ses propres théiers sur site, dans la Loire. La première récolte se fera l'an prochain.
Julien David a planté 800 théiers sur une parcelle de 1 hectare à Pouilly-les-Nonains, près de Roanne dans la Loire, il y a 2 ans. L'objectif de la Fabrikathé est de produire 25 kilos de thé par an. La première récolte devrait été effective l'an prochain. Les premières dégustations sont pleines de promesses.
L'art du thé et de son assemblage
Avant de se lancer dans cette culture, le métier premier de Julien David est d’être sommelier du thé. Son entreprise est spécialisée dans l’assemblage artisanal de thés et infusions depuis 2016 et c’est son chef d’atelier Jean-Pierre, qui crée les recettes. Un premier défi car le métier d'assembleur de thés n'est pas répandu en France. Généralement, les assemblages arrivent déjà prêts sur le territoire et sont juste packagés en France.
Objectif : produire du thé sur le sol ligérien
Julien, toujours en quête de nouveaux challenges, a souhaité élargir son domaines de compétente et s'est lancé dans la culture du thé avec en ligne de mire la volonté de relocaliser la production pour éviter les approvisionnements lointains donc avec un lourd impact carbone.
Il a tout d'abord pratiqué des tests pour acclimater la plante avec l'aide de botanistes de l'université de Reims: "Nous avons planté 5 écotypes différents pour voir lequel était le plus adapté à notre climat et on en a déduit que c'était celui originaire de la montagne de Turquie". Après avoir arrêté la technique de la bouture car infructueuse, Julien David a opté pour la graine, plus prolifique… "Ici on a les mamans. 35 théiers qui vont donner de la graine qu'on va faire ensuite pousser pour en faire des plants. Les premières récoltes se font au bout de 3 ans. L'âge adulte pour pouvoir bien récolter c'est 5 ans".
Une culture pleine de promesses
C'est la première plantation de thés en Auvergne-Rhône-Alpes. L'objectif est de planter 8 000 théiers - il en manque donc encore 7 200 - sur un hectare et de récolter 25 kilos de feuilles par an. Cette production représentera alors 50% de la production nationale. Elle sera destinée aux boutiques de la marque et aux grandes tables.
Julien a rejoint l'association nationale des producteurs de thé français et espère que d'autres se lanceront dans la culture du thé. Il est convaincu qu'avec son savoir-faire agricole et viticole, la France peut "travailler la feuille de thé comme elle peut vinifier un bon vin".
L'entreprise a lancé d'autres expérimentations sur la culture en local d'épices comme le poivre de sichouan et des baies de Timut, sur des plantes médicinales et dispose même un potager pour nourrir ses 20 salariés.
