Loire : manifestation des défenseurs des animaux après l'abatage de 11 chèvres, demandé par le maire de Lorette

La décision du maire de Lorette dans la Loire ne passe pas. Le 19 décembre 2021, Gérard Tardy a demandé aux chasseurs par arrêté d'abattre 11 chèvres qui mangeaient les fleurs du cimetière. Les défenseurs des animaux ont exprimé leur indignation devant sa mairie.

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Pas question de laisser passer un tel acte. Les défenseurs des animaux sont en colère et ils tiennent à le faire savoir au maire de Lorette, Gérard Tardy. Ils se sont rassemblés en début d'après-midi, mercredi 5 janvier, devant la mairie de la commune. "Non à la tuerie", "on ne règle pas les soucis avec des fusils", les pancartes résument leur état d'esprit. Sur le parvis de la mairie, 10 silhouettes de chèvres ont été dessinées à la craie rose.

A la mi-décembre, une petite dizaine de caprins gloutons s'est aventurée jusqu'au cimetière et a mangé les fleurs destinées aux défunts. Le maire de Lorette, Gérard Tardy, a chargé par un arrêté les chasseurs de les abattre.

Une décision radicale et excessive pour les amis des bêtes, l'association "Le cercle de PAN " réclame depuis la destitution de l'édile.

Selon le code rural, le maire d’une commune est habilité à organiser une battue pour faire abattre un ou plusieurs animaux errants s'il(s) représente(nt) un danger et sont non domestiqués.

Pour les manifestants, les chèvres pouvaient représenter une nuisance mais certainement pas un danger. 

L’association a porté plainte contre Gérard Tardy pour "abattage illégal", notamment parce que les chèvres n’étaient pas des animaux errants, elles ont un propriétaire.

Ce dernier est également visé par une plainte du cercle de PAN pour "abandon et mise en danger d'animaux."

Rendre justice pour les animaux tués

"Allez, plus fort !", Victoria Decousus, présidente de l'association Le cercle de PAN et organisatrice de cette manifestation n'hésite pas à motiver ses troupes et à donner de la voix : "Tardy démission", "non à la tuerie". Cloches et timbales en fer à la main, les manifestants font résonner leur colère et réclame justice pour les animaux.

"Nous souhaitons que tous les protagonistes coupables de ce qui est arrivé à ces 10 chèvres et à ce bouc soient punis par la justice. C’est-à-dire le maire Gérard Tardy, le président de la société de chasse de Lorette et le propriétaire des chèvres. Nous demanderons également à ce que tous les Lorettois votent en connaissance de cause. On ne peut plus actuellement garder pour Maire une personne qui bafoue les lois et qui bafoue le respect envers la vie."

Selon elle, il était possible de capturer les animaux afin de les mettre en sûreté et de les envoyer dans des organismes de protection. Elle poursuit, "Il y avait déjà eu des dégradations dans ce cimetière auparavant, il aurait suffi que le maire fasse rehausser le mur, l’argent était disponible."

Deux autres associations ont rejoint le mouvement. Celle de Stéphane Lamart qui récupère les animaux "orphelins" et la SPA de la Loire.

Amelle Gassa, Cheffe de file de "Lorette citoyenne", est venue pour dénoncer ce qu'elle appelle une décision absurde : "Nous sommes dans la Loire, à Lorette, entourés de Chèvreries et nous trouvons qu’il y avait d’autres alternatives. Aujourd’hui est entré en vigueur le bien-être animal, on travaille sur ces questions, sur cette sensibilisation depuis 2018, on est dans une transition donc abattre des chèvres paraît absurde. Les chèvres ne figurent même pas sur les 91 espèces établies par la fédération de la chasse ! On ne peut pas faire ce qu’on veut, nous sommes dans un pays de droit" argumente Amelle Gassa.

Le président de la société de chasse de Lorette, Marvin Chiaramonte, dont les membres ont abattu les chèvres est également dans le viseur des associations. Selon lui, ils ont rendu service aux personnes gênées par les dégâts causés au cimetière. Lui et les membres des chasseurs de Lorette "sont couverts par la demande du maire". 

"C’était la seule solution car aucune association ne voulait se déplacer pour venir récupérer les chèvres. Nous, on avait un arrêté du maire donc on a effectué une battue dans les règles de sécurité."

Des cadavres introuvables

Les cadavres de chèvre ont disparu. Une seule dépouille a été retrouvé, elle est bien baguée, preuve qu’elle a un propriétaire et qu’elle n’est donc pas un animal errant. Marvin Chiaramonte explique :"On a abattu des chèvres et un bouc agressif qui s’en prenait à nos chiens de chasse. C’était devenu des bêtes sauvages.  On les a déposés devant le cimetière, l’équarrissage était censé venir les récupérer".

Gérard Tardy n'est pas venu à la rencontre des manifestants et ne les pas reçus. 

Sur internet pas moins de trois plaintes réclament Justice pour ces chèvres abattues. Les pétitions sur internet totalisent 120 000 signatures.

Gérard Tardy affirme avoir reçu plus de 1 500 mails de protestation dont certains particulièrement menaçants.

Le  tribunal administratif de Lyon a été saisi. Il devrait se prononcer sur la légalité de l'arrêté municipal dans les prochaines semaines.

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