A côté de Roanne (Loire), la société Valmy produit des masques pour les professionnels. Depuis le début de l'épidémie chinoise de coronavirus, elle est très sollicitée pour produire des masques canards homologués aux normes européennes. Mais la demande dépasse de loin les capacités de production.
Parmi les trois fabricants en masques implantés dans l’Hexagone, Valmy est la régionale de l’étape. Dans la région de Roanne, à Mably exactement, cette entreprise d’une vingtaine de personnes met les bouchées doubles pour faire face à une demande en pleine explosion. La production a plus que décuplé : elle est passée ces dernières semaines à 5 millions d’unités de masques en polypropylène FFp2 et FFp3 par mois contre, en année normale (hors période d’épidémie s’entend), 3 millions d’unités par an.
Entre autres explications : la production chinoise actuellement à l’arrêt du fait des vacances des employés à l’occasion du Nouvel An chinois. Cela ne pouvait tomber plus mal pour les autorités sanitaires chinoises.
Produire à plein régime
« A Mably, la ligne de production de ces masques tourne à plein régime, explique Nicolas Brillat, le directeur du site. Des "masques identiques à ceux utilisés lors des épidémies de Sras et de grippe aviaire » dont les stocks s’effondrent de jour en jour. En effet, les masques «canard» neufs ont une durée de vie de 5 ans. Les dernières productions mondiales remontent à la fin de 2014 et début 2015. Et une fois ouverts, les kits ne sont valables que quelques jours pour filtrer efficacement et en toute sûreté sanitaire dans les deux sens (projection / inhalation) les particules jusqu’à 3 microns. Selon les premiers éléments émanant des laboratoires de virologie, les particules du Coronavirus sont comprises entre 0,8 et 2 microns…
La demande chinoise explose
Nicolas Brillat reconnaît qu’il a été très sollicité ces derniers jours. Beaucoup de demandes émanant de Chine, notamment des médecins chinois qui se sont regroupés pour lever des fonds afin d’approvisionner en masques l’hôpital de Wuhan. Problème : pour produire des masques selon les quantités demandées, il est nécessaire que la dizaine de fournisseurs qui contribuent aux différentes pièces du masque soient en mesure d’approvisionner à leur tour l’entreprise ligérienne, fait remarquer le dirigeant. De même que le site d’une vingtaine de salariés en temps normal doit tripler ses effectifs, ce qui n’est pas si évident en si peu de temps.Alors qu’un site américain évoque une importante propagation du virus à Wuhan impactant plus de 100 000 personnes d’ici une semaine, les masques ne disposant d’aucune certification débarquent en force sur le marché. Avec tous les risques de non-protection que cette situation peut entraîner.