Menaces, insultes et coups : agressions à répétition de maires excédés

Dans les petites communes comme dans les grandes villes, la liste des élus insultés voire frappés ne cesse de s'allonger ces dernières années. Un phénomène inquiétant mais la plupart des élus refusent de se laisser intimider.

Il a provisoirement troqué son écharpe tricolore de maire contre une écharpe médicale pour soutenir son bras gauche blessé. La séquelle visible d'une agression dont Julien Luya, maire de Firminy dans la Loire, a récemment été la victime, dans l'exercice de ses fonctions d'élu.

15 jours d'ITT

"On a affaire à des jeunes gens qui ont perdu tout sens commun", constate-t-il amer. Le 29 janvier dernier, au sortir d'une réunion dans les locaux d'une association, il a été pris à partie par un groupe de jeunes gens dans le quartier "sensible" de Firminy Vert.

Ils faisaient un feu en pleine rue près d'un point de deal. Julien Luya a tenté de les sermonner avant d'être la cible d'insultes puis de coups violents. Résultat : 15 jours d'ITT et un gros hématome au coude.

Cette agression envers un élu est la dernière en date d'une liste déjà longue, en Auvergne Rhône-Alpes comme ailleurs.

  • Octobre 2020, des graffitis sur des murs d'immeuble menaçaient de décapitation le maire du 8ᵉ arrondissement de Lyon.

  • En février 2021, le maire de Bron, Jérémy Bréaud, menacé de mort, avait dû être placé sous protection policière. Des voitures d'élus de la Ville avaient été vandalisées.

Les communes rurales aussi concernées

Des menaces, mais aussi des insultes et des coups. En février 2022, Xavier Odo, maire de Grigny dans le Rhône, est violemment pris à partie puis frappé au visage par un individu armé d'un couteau. Mais il refuse de céder à la peur. "Il est important que les maires se réunissent pour dire stop, on ne veut pas de cette société-là" martèle-t-il avec force.

Nous sommes là pour servir les habitants, pour administrer des villes, pas pour servir de punching ball".

Xavier Odo, maire de Grigny (Rhône)

Un non-respect de l'autorité qui se manifeste aussi dans les campagnes. A Farnay dans la Loire, le simple fait pour le maire de vouloir faire respecter la tranquillité publique a dégénéré en insultes, un jour de mai 2021.

L'édile a porté plainte. "C'est surtout pour démontrer qu'on ne va pas laisser faire" insiste Jean-Alain Barrier. "Pour que les gens comprennent qu'on a des règles de vie et qu'on doit les respecter pour le bien de tous".

Mais tous les élus cibles d'agression ne vont pas en justice. Même si hélas, les phénomènes violents s'amplifient : en 2021, le ministère de l'Intérieur établit que 1 186 élus ont été victimes d’agressions entre janvier et novembre, dont 162 parlementaires et 605 maires ou adjoints. Soit une hausse de 47 % en un an.

Une loi a été adoptée en janvier 2023 pour permettre aux collectivités de se constituer partie civile afin de renforcer la réponse judiciaire en cas d'agression d'élus. 

L'actualité "Faits divers" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Auvergne-Rhône-Alpes
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité