Municipales 2020. Ce qu'il faut retenir du débat à Rive-de-Gier (Loire) diffusé sur France 3

REPLAY. Jean-Claude Charvin, maire sortant DVD et élu depuis 1995 à la tête de Rive-de-Gier, était face à 3 candidats. Parmi les prétendants à la mairie, Gérard Octroy, ancien 1er adjoint. Vincent Bony, opposant et candidat de la gauche. Et enfin, Jean-Pierre Granata, la surprise de cette élection.

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Rive-de-Gier, dans la Loire, est une commune qui fait partie de Saint-Etienne Métropole. La commune cumule plusieurs handicaps : taux de chômage élevé, plus de 20% de la population en dessous du seuil de pauvreté et un centre-ville à redynamiser. Depuis 25 ans, c'est le divers droite Jean-Claude Charvin qui est à la tête de la commune ligérienne. Mais depuis l'automne 2017, rien ne va plus à droite. Guerres intestines et dissensions, la majorité s'est fissurée. On parle même de fronde d'une partie des conseillers municipaux. Quelles sont les stratégies des candidats à la mairie de Rive-de-Gier ? Le point dans le débat organisé ce mercredi 26 février (à suivre sur France 3 Rhône-Alpes à partir de 22h05). La présentation est assurée par Claire Exbrayat et Mathilde Montagnon de France Bleu. 
 

Les invités du débat

  • Jean-Claude Charvin, maire sortant (DVD)
  • Gérard Octroy (ex 1er adjoint de Jean-Claude Charvin, DVD)
  • Vincent Bony (DVG)
  • Jean-Pierre Granata (Chef d'entreprise - Sans Etiquette)

Les thèmes abordés lors de ce débat concernent la question de la redynamisation de l'hyper-centre. Ce dernier, enclavé et insalubre, est en proie à la désertification. Le centre-ville est encaissé entre une rivière, une voie SNCF, l’autoroute A47. Il est également traversé par une route départementale qui au moindre problème sur l’autoroute est emprunté par les automobilistes. Dans ce débat entre les candidats expliquent leur stratégie pour redonner du dynamisme à ce centre-ville. Il est aussi question de sécurité. Enfin de santé et d'accès aux soins. 

Le débat : ce qu'il faut retenir

Sur le paysage politique de Rive-de-Gier particulièrement flou ...

Près de deux ans et demi après l'épisode de l'annonce d'une démission de Jean-Claude Charvin, l'affaire a fait encore des remous. On a même évoqué une fronde au sein de la majorité.
Gérard Octroy revient sur cet épisode, explique la démission de son poste de premier adjoint de la ville et sa candidature : " En 2017, il y  a eu le psycho-drame de la fausse vraie démission de Monsieur Jean-Claude Charvin. C'est c'est fait exactement le 11 septembre 2017." Une date "suffisamment marquante," selon l'ancien proche du maire sortant. "A cette occasion, Monsieur Jean-Claude Charvin a insulté les personnes présentes à la réunion. Il a aussi manqué de respect aux Ripagériens pendant cette réunion. A partir de ce moment-là, Je ne pouvais plus décemment rester avec Jean-Claude Charvin. D'autres élus ont manifesté leur opposition". Pas de démission mais "il était hors de question de repartir avec Jean-Claude Charvin. On a monté une liste avec quelques adjoints qui avaient envie de porter quelque chose de plus dynamique au niveau de la ville," explique le candidat. 

La réponse du maire sortant : "Je vous rappelle les dates : j'aurais annoncé ma démission en 2017 et le départ de Monsieur Octroy et des autres a lieu en 2019, début 2020. Un élu politique qui ne se sent plus en phase avec sa majorité et son responsable principal n’attend pas trois ans pour démissionner et se propose immédiatement." Et Jean-Claude Charvin poursuit sur le retrait de certaines délégations à des adjoints qui "souhaitaient aller jusqu'à la fin du mandat après avoir annoncé qu'elles se présentaient contre moi." "Ma gentillesse a des limites !" Et d'ajouter sur ce thème : "c’était une réunion privée mais 30 secondes après ma sortie on annonçait ma démission sur les réseaux sociaux." Jean-Claude Charvin explique n'avoir jamais annoncé publiquement sa démission. 

Vincent Bony, candidat d'une liste d'union de la Gauche soutenue par EELV, souligne les dissensions de l'ancienne équipe municipale: "les électeurs comprennent qu’il y a beaucoup de divisions au sein de l’équipe sortante". Vincent Bony indique qu'à contrario la liste qu'il conduit fait "oeuvre de rassemblement" avec pour preuve, la présence de Jean-Louis Valente (tête de liste La Voix des Ripagériens, liste concurrente aux municipales de 2014) "Il sera à mes côtés si notre liste l'emporte pour mettre en place une politique de gauche et écologiste". 

Jean-Pierre Granata se présente comme "le quatrième homme". "Il faut que toutes ces guerres s'arrêtent à Rive-de-Gier. Il faut un nouveau visage." Sur les tensions entre le maire sortant et son ancien premier adjoint: "chacun récupère des candidats sur la liste de l'autre. Moi, j’ai fait le choix de faire venir des Ripagériens qui avaient envie de s'investir," déclare le candidat sans étiquette.

Comment redynamiser le centre-ville ? Rénovation urbaine et sécurité ?

Jean-Claude Charvin revient sur l'avancement du dossier de rénovation du centre-ville: "je suis allé défendre le dossier de la ville de Rive-de-Gier auprès des instances de l’Etat. Le dossier a été validé (ANRU2). C’est un projet de plus de 60 millions d’euros de réhabilitation complète du centre-ville, qui concerne la rénovation de l’habitat du centre-ville. Particularité : l’ANRU apportera 9 millions d’euros de financement." Toutefois, Jean-Claude Charvin souligne que "80% du tissu des habitats est constitué de propriétés privées" et contrairement au dossier du Grand-Pont (projet de rénovation d'habitat social porté par un bailleur mais projet hors du centre-ville), "là, c’est du travail de petite cuillère". Le maire sortant ajoute qu’il y aura également une opération d'amélioration de l'habitat :" 9 millions de travaux supplémentaires sur le centre-ville à destination des propriétaires privés" .

Selon Vincent Bony, "il faut rénover le centre-ville laissé à l'abandon depuis longtemps. Pour relancer son attractivité, il faut améliorer l'habitat, mais il y a besoin de services publics, de services utiles à toute la population." Pour le candidat, il faut "moderniser le centre-ville et engager la transition écologique" à Rive-de-Gier. Parmi les pistes pour rendre le centre plus attractif : piétonisation et végétalisation au coeur de ville, selon Vincent Bony. 

Pour Jean-Pierre Granata, la redynamisation du centre-ville passe aussi par les commerces : "si on veut développer les commerces, il faut faire venir de la jeunesse à Rive-de-Gier. Il faut aussi développer le commerce éphémère."

Sur cette question de la rénovation du centre-ville, Gérard Octroy a des craintes et des réserves: "on a fait une belle opération au Grand Pont mais on a un peu oublié les habitants. On a fait un bel aménagement sans s’occuper des habitants et j’ai l’impression que le centre-ville prend le même chemin".
La sécurité est aussi un des points abordés par l'adjoint sortant : "la sécurité est une des principales préoccupations des habitants, notamment au centre-ville..." et à propos de la police municipale : "12 policiers municipaux, c’est bien pour Rive-de-Gier. En revanche, il faut les réaffecter complètement. Moins de verbalisations. On verbalise beaucoup à Rive-de-Gier, les gens qui travaillent ou qui ont des activités." Gérard Octroy déplore l'absence de policiers municipaux sur certains points sensibles. Il se prononce également en faveur d'une "mutualisation" de "quelques équipages de policiers municipaux" et en faveur d'une répartition "sur l'ensemble de la Vallée du Gier, entre Saint-Chamond et Rive-de-Gier." Et d'évoquer une métropole de Saint-Etienne qui s'occuperait de la sécurité.

Pour Jean-Claude Charvin, qui répond à son ancien adjoint : "le quartier du Grand-Pont a été réhabilité en totale concertation avec les représentants et les habitants du quartier. Dire qu’on n’a pas pris en compte les besoins de la population, c’est exagéré ! Surtout qu'à l'époque, il (Gérard Octroy) a voté le dossier. Sur la police municipale, elle est liée à un territoire…".
 
Pour Vincent Bony, "la perte du commissariat est une faute impardonnable. Notre police municipale, nous devons la réorienter vers le dialogue et la prévention de la délinquance." Pour le candidat, c'est une politique de services publics qui doit être mise en place. L'attractivité du centre-ville passe aussi par le développement des transports en commun, avec à terme une gratuité. 

L'accès à la santé : comment aider les habitants à se soigner à Rive-de-Gier ?

Dans le programme de Jean-Pierre Granata figure la mise en place d'un pôle médical avec de nouveaux médecins, généralistes, dentistes, cardiologues.... avec l'aide d'un partenaire privé. "Aujourd'hui on a un désert médical à Rive-de-Gier. Plus de 600 personnes n'ont pas de médecins traitants et trois médecins vont partir à la retraite dans les trois ans à venir," explique le candidat. 
Pour Vincent Bony, santé rime aussi avec transition écologique. "Si nous avons une telle dégradation de la santé dans notre commune c'est parce que nous avons peut-être une pollution qui est plus importante qu'ailleurs. Il faut travailler à la prévention avec une alimentation de meilleure qualité (bio et locale), notamment dans les cantines scolaires." Et sur la question du nombre de médecins : "nous travaillons à une proposition de maison de santé pluridisciplinaire." Le financement : "issu du secteur mutualiste. Un financeur qui a déjà développé un important projet à Roanne". 

De son côté, Jean-Claude Charvin conteste le fait que Rive-de-Gier soit un désert médical. "Rive-de-Gier est en zone de vigilance". Le projet du maire sortant : "une maison de santé pluridisciplinaire portée par des médecins locaux. Je ne suis pas obligé d’aller les chercher ailleurs." Et pas question de salarier des médecins pour le maire sortant. "Nous nous appuyons sur le milieu médical existant. Ce sont des médecins libéraux qui vont ouvrir des créneaux à disposition et sans rendez-vous pour les personnes qui n’ont pas de médecins ou dont le médecin n’est pas disponible". Jean-Pierre Granata retorque: "les trois médecins dont vous parlez sont déjà en place. Il n’y a aucune plue value à créer une maison médicale comme vous souhaitez le faire. Ce ne sont pas de nouveaux médecins. Ce sont trois médecins qui vont être regroupés dans un bureau !" 
Pour Vincent Bony,  il faut "accompagner et soutenir" les projets privés en matière de santé mais il faut aussi "développer une vraie politique municipale en faveur de la santé."

Enfin, Gérard Octroy est d'accord sur un point avec le maire sortant : "nous ne sommes pas un désert médical. Nous avons une vingtaine de médecins, une cinquantaine d'infirmières, deux psychiatres, un cardiologue, des osthéopathes ...On est plutôt pas mal. Tout ce misérabilisme m’ennuie !" et il poursuit : "il y a une maison médicale qui doit s'ouvrir, portée par les médecins et non par la municipalité." Gérard Octroy propose sur une plateforme "un partenariat avec une clinique privée ou un hôpital public" dans un premier temps, "pour avoir des permanences, afin d'avoir des spécialistes et répondre aux demandes". Toujours d'accord avec le maire sortant sur la question de l'accès à la santé : "la municipalité n'est pas là pour embaucher des médecins," affirme Gérard Octroy.

 

Rive-de-Gier en chiffres

Au nord de la ville, les monts du Lyonnais et au sud, le Pilat. Située à la croisée des départements de la Loire et du Rhône, entre Saint-Etienne et Givors, la ville de Rive-de-Gier est un carrefour. Elle compte 15 184 habitants, appelés les Ripagériens. C'est la sixième ville du département de la Loire. Dans cette commune, quatre habitants sur dix ont moins de trente ans. A Rive-de-Gier, le taux de pauvreté s'élève à 23%; un taux plus élevé qu'au niveau national (14,2%). Le taux de chômage est près de 20%.
L'histoire de la commune est liée à l'exploitation minière. Pionnière de la révolution industrielle, elle est marquée par une urbanisation dense et ancienne. Mais dans les années 80-90, Rive-de-Gier a subi de plein fouet une désindustrialisation massive. Pour preuve les friches industrielles encore présentes: la Halle du Couzon et le site Duralex.
En novembre 2008, la commune a également connu un épisode catastrophique de cru du Gier. Le centre-ville avait été dévasté par l'eau et la boue. Un vaste programme de renouvellement urbain avec notamment la découverture du Gier afin de réduire les risques d'inondations, est prévu. 

Les enjeux à Rive-de-Gier 

Aujourd'hui, le paysage politique de Rive-de-Gier est bouleversé. La ville est dirigée depuis 1995 par le divers droite, Jean-Claude Charvin (66 ans). En septembre 2017, le maire sortant avait évoqué l’idée de se retirer avant de se raviser. Aujourd'hui, il postule pour son cinquième mandat consécutif. Le maire sortant est également élu au Conseil départemental. Enfin, il est Vice-Président de Saint-Etienne Métropole.

Pour ce scrutin, il aura face à lui, Vincent Bony (49ans), conseiller municipal d’opposition depuis 2008. Ce candidat, encarté au Parti Communiste, a été le premier à se déclarer. Il conduit une liste d’union à gauche soutenue par EELV.

Mais le maire sortant devra faire face à la candidature d'un ancien fidèle: celle de Gérard Octroy (63 ans). Proche de Jean-Claude Charvin pendant des années, il a même été jusqu’en décembre dernier (au moment de sa démission) son premier adjoint en charge des finances. Aujourd'hui Gérard Octroy, qui est resté conseiller municipal, se présente face au maire sortant. 

Enfin, Jean-Pierre Granata (51 ans), chef d'entreprise. Il dirige une entreprise de transports et apparaît comme le quatrième homme de cette élection. Il n'a jamais été élu au conseil municipal. Le candidat n'a pas de mandat politique. 
 

Retour sur les municipales 2014 


Lors des dernières élections municipales, Jean-Claude Charvin, maire sortant DVD s'était imposé dés le premier tour avec 54,05% des voix. Comme lors des élections municipales de 2008. Il était arrivé largement en tête devant Vincent Bony, à la tête d'une liste d'union de la gauche et écologiste. Ce dernier avait été crédité de 34% des suffrages. Enfin, Jean-Louis Valente, le candidat DVG avait récolté 11,94% des voix à Rive-de-Gier. Dans cette commune, l'abstention s'était élevée à 46,51%. 
 

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