Les manifestations contre les protocoles du Covid dans les établissements scolaires donnent lieu à de nombreux rassemblements. Les premiers sont prévus à Saint-Etienne et Roanne dès cette fin de matinée. A Lyon, Valence et Bourg-en-Bresse, les départs de cortèges sont prévus à 14h.
Une mobilisation comme rarement on en a vu ces dernières années dans l’Education nationale mais pas forcément visible dans la rue. En effet, on dénombre environ 800 manifestants à Saint-Etienne (Loire), aux alentours de 300 devant la sous-préfecture de Roanne. Mais enseignants et parents d’élèves sont fortement remontés face à ce qu’ils nomment les errements du ministre de l’Education nationale sur les conduites à tenir dans les établissements scolaires : deux modifications des protocoles depuis la rentrée de janvier.
Dans toutes les villes de la région, des manifestations sont aussi prévues en début d'après-midi.
D’ores et déjà, près des trois-quarts des enseignants du premier degré sont en grève. Des chiffres qui sont issus des remontées dans les groupes scolaires : les professeurs des écoles avaient jusqu’à lundi minuit pour se déclarer. Ils sont été très nombreux à le faire. Dans le Rhône, près de 150 écoles sont fermées.
"L’exaspération est partout"
«Ras le bol des protocoles, de la pagaille, on veut des enseignants pour que ça tourne, avec des remplaçants et renvoyer le moins d’enfants à la maison», résume Frédéric Volle, du SNUDI FO Rhône. Face aux absences de profs malades ou en garde d’enfants, le ministère a fait appel aux enseignants retraités. Selon les syndicats qui ont eu une réunion mercredi en fin d’après-midi avec l’Inspection académique, sur les trois cents qui ont été sollicités, une quinzaine aurait répondu favorablement.
Faire appel aux étudiants en fin de cursus Master 2
Plusieurs syndicats d’enseignants suggèrent que des étudiants qui ont passé le concours de Master 2 et figurent dans la «liste complémentaire» de l’Education nationale (Etudiants qui n’ont pas obtenu toutes les épreuves, mais vont les repasser en avril prochain) puissent être appelés pour assurer la continuité de service dans les écoles, mais aussi dans le second degré.
Parmi les réclamations, les enseignants demandent de "réelles mesures de protection comme la mise à disposition de masques FFP2 pour les enseignants et AESH qui le souhaitent, ainsi que des capteurs de CO2 dans les classes."
Les parents d’élèves proches de la FCPE sont également très en colère. S’ils ne manifestent pas automatiquement aux côtés des enseignants, ils ont ôté leurs enfants des écoles en signe de solidarité avec le monde éducatif. «On a appelé à manifester parce que ce sont aussi nos enfants qui subissent cette situation. Et puis on constate de plus en plus d’enfants qui rentrent le soir de l’école en état de souffrance, angoissés, obnubilés par la crise sanitaire, ne parlant que de ça et plus du tout du contenu des leçons. C’est grave !», déplore Boris Charetiers, vice-président de la FCPE du Rhône.