Affaire de la sextape à Saint-Etienne : Gaël Perdriau devant les juges d'instruction, vers de nouvelles poursuites ?

Ce vendredi 19 janvier, le maire de Saint-Etienne est à nouveau auditionné par les deux juges d'instruction lyonnais à qui a été confiée l'affaire de chantage à la sextape. Gaël Perdriau est soupçonné d'avoir été l'instigateur de ce "Kompromat" visant son ancien premier adjoint et qui aurait été financé par des détournements de fonds publics.

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Englué depuis plus de seize mois dans une affaire de chantage à la sextape, le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau (ex-LR) débute l'année avec un agenda compliqué. Déjà mis en examen pour "chantage" en avril dernier, l'élu de 51 ans est auditionné, ce vendredi 19 janvier, par les juges d'instructions de Lyon chargés d'enquêter sur le tournage et l'utilisation d'images compromettantes destinée à faire chanter son ancien premier adjoint centriste, Gilles Artigues.

Ce vendredi matin, le maire de Saint-Etienne a rejoint ses avocats au tribunal judiciaire de Lyon par une porte dérobée peu après 8h, selon l'AFP.

Les derniers rebondissements de l'enquête devraient figurer au menu de son audition. Il y a les quatre récentes mises en examen pour détournements de fonds publics qui pourraient impliquer le maire de Saint-Etienne dans le volet financier de l'affaire. Et surtout, les aveux de Pierre Gauttieri, qui fut son bras droit à la mairie et à la métropole depuis 2014 jusqu'à son licenciement pour "rupture de confiance" fin 2022 en lien avec le scandale de la sextape. L'ancien directeur de cabinet est désormais mis en examen du nouveau chef d'association de malfaiteurs.

Chantage et détournement de fonds publics

Pierre Gauttieri a déjà été mis en examen pour "chantage" en même temps que Gaël Perdriau, que l'ancien adjoint Samy Kéfi-Jérôme et l'ex-compagnon de ce dernier, Gilles Rossary-Lenglet dans le cadre de l'enquête menée à Lyon. Durant sa dernière audition par les juges d'instruction, l'ancien directeur de cabinet, qui avait jusque-là nié toute responsabilité dans le tournage de la vidéo compromettante, a mis en cause son ancien patron, affirmant qu'il avait donné son "feu vert" à l'opération destinée à neutraliser politiquement le centriste Gilles Artigues et en avait réglé le financement.

Le maire se serait occupé de défrayer les auteurs du plan via des facturations fictives à deux associations subventionnées par la mairie : Artistes de la Galerie Art Pluriel (Agap), dont les deux responsables ont été mis en examen en décembre dernier pour "complicité de détournement de fonds publics" et "abus de confiance" (quatre mois après sa création, l'Agap avait reçu une subvention de 20000 euros de la part de la mairie), et France Lettonie Loire Auvergne, dont le président et la trésorière - un couple, là aussi - ont été à leur tour mis en examen le 10 janvier dernier.

Dans ce volet financier, Gaël Perdriau a jusqu'ici été placé sous le statut de "témoin assisté" pour "détournement de fonds publics par un dépositaire de l'autorité publique". Au vu des accusations de Pierre Gauttieri, les juges d'instruction pourraient en décider autrement.

Association de malfaiteurs

L'affaire a éclaté fin août 2022 après que Gilles Rossary-Lenglet a révélé à Mediapart l'existence d'une vidéo tournée en janvier 2015 dans laquelle on voit Gilles Artigues se faire masser par un escort-boy dans une chambre d'hôtel. Il affirmait avoir participé à ce "barbouzage de mœurs" à la demande du maire et de son entourage et assurait avoir été rétribué via des prestations fictives facturées à deux associations locales subventionnées par la mairie.

Fin septembre, Gilles Rossary-Lenglet a aussi remis à la justice et à Mediapart une nouvelle vidéo prouvant son implication dans un projet de chantage visant à piéger l'ancien maire de Saint-Etienne, Michel Thiollière (UMP-Rad) en le filmant avec une prostituée mineure. Ce plan n'a jamais abouti mais le champ de l'enquête a été élargi au chef "d'association de malfaiteurs en vue de préparer le délit de chantage". Gilles Gauttieri, le chef de cabinet limogé, doit désormais en répondre. Gaël Perdriau, son ex-patron, pourrait bien devoir en faire de même.

Exclu du parti Les Républicains, l'élu a toujours protesté de son innocence et refusé de démissionner de ses fonctions électives, tout en se mettant en retrait de la métropole.

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