Près de 250 personnes se sont rassemblées devant l'hôtel de ville de Saint-Etienne (Loire) le lundi 2 octobre au soir. À l'appel des syndicats de gauche et de la jeunesse communiste, les manifestants ont réclamé la démission du maire Gaël Perdriau.
Au lendemain des révélations de Mediapart sur un nouveau piège à la vidéo intime, visant cette fois l'ancien maire de Saint-Etienne, de larges banderoles ornaient les marches de l'hôtel de ville ce 2 octobre au soir. On peut y lire des "Perdriau démission", "À bas les politiciens mafieux", "Perdriau dégage !" Le message est on ne peut plus clair : les manifestants, en majorité de gauche, n'en peuvent plus de voir Gaël Perdriau à la tête de la mairie.
Une insulte à la ville
"C'est incompréhensible de se maintenir à la mairie et la métropole après ça", explique un manifestant. Une mise en retrait ne suffit pas, c'est la "démission pure et simple" qu'exigent les Stéphanois rassemblés ce 2 octobre. "Tout Sainté, déteste Perdriau", scande la foule en écho aux prises de paroles des syndicats locaux.
"Ces informations sont glaçantes et c'est une honte et une insulte pour notre ville", s'indigne Nans Vidal, secrétaire des jeunes communistes de la Loire. "Gaël Perdriau a placé Saint-Etienne comme capitale de l'indécence politique en France, tous les Stéphanois sont heurtés !", poursuit-il. Le jeune homme de 25 ans attend aussi une prise de parole, une réaction au moins du clan Perdriau.
Un peu plus loin, un autre jeune hurle. "Les révélations supplémentaires sont encore plus abjectes, c'est une honte !" Foulard rouge autour du cou, il promet de "mettre la pression" sur les élus de l'opposition et de la majorité si ces derniers "ne prennent pas leur responsabilité".
Un harceleur à la mairie
Dans la même journée, une pétition en ligne a vu le jour pour demander au gouvernement la révocation de Gaël Perdriau. Son auteur, Michel Debout, militant du parti socialiste, professeur émérite de médecine légale, est aussi membre de l'Observatoire national du suicide. Le piège fomenté par le clan Pedriau aurait pu pousser au suicide l'ancien maire, Michel Thiollière. Un scandale pour le médecin à la retraite, qui était aussi un soutien de longue date de Gilles Artigues, victime du clan Perdriau.
"Quand on fait du chantage et qu'on veut capter des images de l'intimité, on viole la personne et on la met au bord du suicide. C'est un encouragement au meurtre de soi-même. C'est extrêmement grave !", s'étrangle Michel Debout, spécialiste du suicide et auteur d'ouvrages sur le sujet.
Gilles Artigues, victime de ces manœuvres harcelantes, a déclaré publiquement, avoir pensé fortement à se suicider. Non content de telles accusations, on découvre dans la presse du 2 octobre 2023 que "le clan Perdriau a voulu programmer le suicide de Michel Thiollière", ancien maire, en vue de le garder sous sa coupe politique (...)
Michel DeboutDans sa pétition en ligne
Michel Debout demande ainsi à la Première ministre, qui a récemment déclaré vouloir lutter contre le harcèlement scolaire, de s'attaquer aussi "aux situations harcelantes, au travail, dans les services, les associations, au sein même de tous les Conseils territoriaux".
"Mme Borne doit avoir le courage de prendre ses responsabilités au regard du terrible exemple donné par Gaël Perdriau pour la démocratie de ce pays", s'indigne Michel Debout.
Auprès de France 3, l'ex-maire visé par ce projet Michel Thiollière dénonce de son côté "une officine occulte qui avait accès au maire et à son directeur de cabinet pour imaginer des coups tordus". Il envisage de porter plainte.