La Biennale du Design est la plus grande manifestation culturelle de St Etienne. Mais l'édition 2022 a fait un flop. Du 6 avril au 31 juillet dernier, le public a boudé l'événement. Résultat : un important déficit financier.
Depuis la fin de l'été, le calme règne dans les allées de la Cité du Design de Saint Etienne. Ici et là traînent encore quelques vestiges de la dernière Biennale. Mais derrière cette apparente sérénité, la Cité et ses occupants sont fébriles. Et pour cause : les organisateurs de la Biennale sont à la peine quant au bilan de l'édition 2022, qui s'est déroulée du 6 avril au 31 juillet dernier. Pourtant l'objectif était à la fois ambitieux et clair pour cette douzième Biennale du Design : atteindre les 100 000 entrées payantes.
Un million d'euros de déficit
Au terme des quatre mois qu'a duré la plus grosse manifestation culturelle de la ville, on est très loin du compte. Les chiffres qui circulent font état d'à peine 32 000 entrées payantes et le déficit atteindrait le million d'euros. Un déficit encore aggravé par le retrait financier de la région. D’où un début de panique et une enquête administrative diligentée par la Métropole de Saint-Etienne sur les comptes de la Cité du Design mais aussi sur sa "boîte à outils", la société Cité Services créée en 2020.
"Nous avons organisé la création de cette société mais elle a son président et sa direction propre" précise Marc Chassaubéné, président de la Cité du Design. "La Cité du Design en est un actionnaire majoritaire et même unique, c'est pourquoi nous sommes extrêmement exigeants sur son fonctionnement."
Une enquête administrative en cours
En attendant les conclusions de l'enquête administrative, certaines factures restent en suspens tout comme l'avenir de Thierry Mandon, directeur général de la Cité du Design. D’autant plus que certains choix interrogent. "La Biennale a été pensée depuis le début pour toucher le plus large public possible, tant dans le contenu de ses expositions que dans sa façon de se dérouler, puisqu'il y a 4 mois de Biennale pour avoir beaucoup plus de temps pour profiter des expositions" précise ce dernier.
Une durée d’exploitation qui a aggravé les choses et grevé le budget sans remplir le contrat. Déjà en première ligne sur la questions des subventions visées dans l'affaire de la sextape, Marc Chassaubéné fait le dos rond. Thierry Mandon sait sans doute déjà qu'il ne sera plus là pour la prochaine Biennale.
