Audience ce lundi 12 février pour un plan de sauvegarde accéléré, CSE mardi pour rencontrer les repreneurs, c'est une semaine décisive pour l'avenir des salariés de Casino.
Sept jours après l’audience ajournée, le tribunal de commerce de Paris se penche à nouveau sur l'avenir du groupe stéphanois Casino. Ce lundi 12 février à 14 heures, le plan de sauvegarde accéléré du distributeur en grandes difficultés est étudié par le tribunal.
La direction actuelle, ainsi que les administrateurs et mandataires judiciaires, ont donné un avis favorable à ce plan. Les avocats du CSEC (Comité Social Economique Central) ont regretté une nouvelle fois l'insuffisance du volet social et ont émis un avis défavorable.
De même, le ministère public a émis un avis défavorable, regrettant une "trop grande disparité entre le plan présenté initialement" et celui sur lequel le tribunal doit se prononcer. Le parquet a aussi reproché "le contenu parfaitement lacunaire du volet social".
Le tribunal de commerce de Paris rendra son jugement le 26 février à 15h.
Indemnités, départs volontaires
L’audience du 5 février avait été ajournée à la demande du CSEC (Comité Social Economique Central), qui demande un volet social. Leurs avocats ont plaidé qu’un tel volet est obligatoire dès lors que des réductions d’emplois sont envisagées. "Entre le siège et les entrepôts, on estime qu'il y aura entre 4 000 et 5 000 pertes d'emploi, annonce Jean Pastor, délégué CGT. Il y aura des licenciements, pas que des départs volontaires."
L’intersyndicale réclame des indemnités « supra-légales » (supérieures à ce qui est prévu par le Code du travail) et que le plan de départ volontaire annoncé pour les établissements concernés par le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) soit étendu à « la totalité du périmètre économique du groupe Casino ». « Les propositions qu’on a faites, n’ont pas encore été validées par le consortium, détaille Nathalie Devienne, porte-parole de l’intersyndicale. Le passage au tribunal leur met une pression."
25 février, date limite
Le distributeur a signé en juillet dernier un accord pour restructurer sa dette et un changement d’actionnariat prévus pour mars avril 2024. Si le plan est avalisé par le tribunal, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, le Français Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor devront prendre les commandes.
« Il faut éviter la liquidation judiciaire et il faut que le social revienne sur le devant de la scène, s'exaspère la porte-parole
Ça a été très compliqué pour nous, la PSA a été uniquement actée sur le financier. On a eu beau demander l’intervention de M. Macron, du ministre du travail, on n'a toujours pas de retour.
Nathalie Devienne, porte-parole de l’intersyndicale Casino
Rencontre avec les repreneurs
Après le tribunal à Paris, c'est à Saint-Etienne que ce mardi 13 février, les discussions vont continuer. Auchan, Intermarché et Carrefour, qui doivent reprendre 288 magasins, ont rendez-vous au siège pour le CSE (Comité Social et Économique).
« On a demandé à ce que pour Intermarché, le président M. Cotillard vienne en en personne, annonce Nathalie Devienne. Il a refusé deux rendez-vous et le 10 janvier, il s’est rendu sur une chaine de TV pour annoncer qu’il va fermer des magasins et qu’il va licencier. S’il ne vient pas, on envisage de faire quelque chose.» Quoi ? L’intersyndical ne souhaite pas en dire davantage.
Quel avenir pour les magasins ?
Le distributeur compte 50 000 salariés en France. Casino a cédé 288 magasins à Auchan, Intermarché et Carrefour et qui doit occasionner le transfert de 12 800 salariés. Les magasins seront transférés en trois vagues : 30 avril, 31 mai et 1ᵉʳ juillet.
Il reste 26 autres magasins qui n'ont pour le moment pas de repreneurs. L'avenir des 6000 magasins de proximité (Spar, Vival, Peityt Casino), de l’e-commerçant C-discout, du millier de magasins Franprix et des 800 magasins Monoprix, est aussi en suspens.