Ce lundi 26 février, le tribunal de commerce de Paris devait rendre sa décision sur le plan de sauvegarde du distributeur en difficulté Casino. Il a fait l'objet d'avis défavorables des représentants des salariés et du ministère public, mais n'a pas d'alternative. France Info a appris que le tribunal de commerce a validé le plan de sauvegarde de l'enseigne. Casino va donc pouvoir changer d'actionnaires.
L'avenir du groupe stéphanois Casino était entre les mains du tribunal de commerce de Paris. C'est une étape cruciale qui devait avoir lieu ce lundi 26 février. Le tribunal a finalement validé le plan de sauvegarde accéléré du groupe Casino, a appris France Info. Une décision qui ouvre logiquement la voie à un changement d'actionnaire et à la prise de contrôle du distributeur par un consortium à horizon mars/avril. Sans ce feu vert, Casino et ses 50 000 salariés étaient voués à la liquidation judiciaire. C'est aujourd'hui la fin d'un processus lancé voilà bientôt un an.
Groupe à la dérive
Le groupe Casino est à l'agonie à cause d'une dette abyssale estimée à 12 milliards d'euros. Le distributeur a signé en juillet dernier un accord pour restructurer sa dette. C'est un "consortium" de repreneurs constitué du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et du Français Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds britannique Attestor, qui doit à présent prendre les commandes du groupe.
Cette reprise doit permettre le sauvetage du groupe à la dérive. Il doit apporter une large partie de l'argent frais (1,2 milliard d'euros) devant servir à faire face aux échéances et à relancer l'activité, en échange d'un écrasement de dette très significatif. Il doit aussi permettre d'installer une nouvelle équipe dirigeante. Le conseil d'administration va ainsi pouvoir nommer un directeur général, en lieu et place de Jean-Charles Naouri.
Si le plan de sauvegarde accéléré, âprement négocié pendant de nombreux mois par la direction de Casino avec ses créanciers et les candidats à sa reprise n'avait pas été adopté, Casino se serait trouvé dans "une situation économique catastrophique", a rappelé le juge-commissaire le 12 février dernier, lors d'une audience publique concernant le plan de sauvegarde du distributeur.
2 avis défavorables
La direction actuelle, ainsi que les administrateurs et mandataires judiciaires, avaient donné un avis favorable à ce plan. A contrario, le Comité social économique central (CSEC) et ses avocats avaient émis un avis défavorable sur ce plan de sauvetage, regrettant l'insuffisance de son volet social. Un avis défavorable malgré l'absence d'alternative.
Le ministère public avait également émis un avis défavorable sur le plan de sauvegarde, regrettant notamment une "trop grande disparité entre le plan présenté initialement" et celui sur lequel le tribunal devait se prononcer ce lundi 26 février, ainsi que "le contenu parfaitement lacunaire du volet social".
Une fois le plan de sauvetage avalisé par le tribunal, les diverses augmentations de capital doivent avoir lieu en mars et une assemblée générale des nouveaux actionnaires devra dans la foulée statuer sur la nouvelle composition du conseil d'administration. Les magasins cédés le seront en trois vagues successives, au 30 avril, 31 mai et 1ᵉʳ juillet. Ce sont 288 hypers et supermarchés qui seront cédés aux concurrents Auchan, Intermarché et Carrefour.