Dix élus de la majorité municipale à Saint-Etienne ont créé un groupe distinct de celui du maire Gaël Perdriau (ex-LR). De nouvelles mises en examen visent l'édile depuis vendredi dans l'affaire de la sextape qui secoue la ville depuis août 2022.
De nouvelles fissures apparaissent dans la majorité municipale de Saint-Etienne (Loire). Lundi 22 janvier 2024, dix élus se sont désolidarisés du maire Gaël Perdriau, visé par deux nouvelles mises en examen.
Malgré ces défections de ses adjoints et conseillers municipaux délégués de la ville, Gaël Perdriau reste encore à la tête d'un groupe de 34 élus, majoritaire au sein du conseil municipal de Saint-Etienne qui en compte 59.
Gaël Perdriau a décidé de se maintenir dans la fonction de maire (...) On ne peut pas rester sans rien faire.
Nicole Peycelon (LR), membre du groupe dissident
E n prenant ses distances, Nicole Peycelon souhaite "marquer notre différence avec le maire dans sa gestion de l'affaire de chantage. On vit mal cette chape de plomb qui pèse sur la ville à cause de ces mises en examen".
Dans un communiqué, ce groupe distinct indique que cette décision "s'inscrit dans une démarche apolitique qui ne répond à l'injonction d'aucun parti". Ces élus continuent à vouloir "poursuivre avec détermination le projet pour lequel les Stéphanois leur ont fait confiance".
Mis en examen pour "association de malfaiteurs" et "détournement de fonds publics"
Vendredi, le maire stéphanois a été mis en examen pour "participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un chantage" et "détournement de fonds publics".
En avril 2023, des magistrats lyonnais l'avaient mis en examen pour "chantage" ainsi que trois autres protagonistes dans l'affaire du chantage à la sextape. Une vidéo intime qui visait l'ex-premier adjoint centriste de la ville Gilles Artigues, afin de le neutraliser politiquement. Sur ce film, M. Artigues se fait masser par un escort-boy dans une chambre d'hôtel.
Au cœur du dossier, le rôle éventuel du maire dans le tournage, l'utilisation et le financement via des détournements de fonds publics de cette vidéo tournée en janvier 2015.
Gaël Perdriau, sous contrôle judiciaire, "conteste toujours l'intégralité des faits", selon ses avocats, Me Christophe Ingrain et Jean-Felix Luciani. Le service presse de la ville nous a fait savoir qu'il comptait poursuivre son mandat "jusqu'au bout".