Depuis l’application des mesures de confinement annoncées par le Président Macron lundi 16 mars, la commune ligérienne, située dans la banlieue de Saint-Etienne, très sportive à l’accoutumé, est à l’arrêt. Temps mort.
Confiné, et même en quatorzaine, depuis 4 jours, j’ai du me résigner à vivre, comme tous mes compatriotes, enfermé chez moi. Par chance, j’ai une terrasse. Et même un petit bout de jardin. Et surtout… un chiot !
Mon excuse valable. Mon motif de sortie. Vous savez, la petite case tout en bas qu’il faut cocher pour justifier sa promenade du jour en dehors de son domicile sur « l’Attestation de déplacement dérogatoire » désormais plus qu’obligatoire dans toutes les poches.
Habituellement l’Etrat, petite commune de seulement 2600 habitants, de la métropole stéphanoise, vit au rythme des coups de sifflets, des cris des jeunes joueurs de foot, des applaudissements de parents, des tournois du week-end…
L’Etrat c’est aussi l’antre des Verts. Le centre d’entrainement et le siège de l’AS Saint-Etienne y sont installés, dans la plaine. On croise régulièrement les sportifs au volant de leur bolide, se rendant à l’entrainement, s’ils ne sont pas interpelés avant par leurs fans.
Dans la ville, le club attire. D’ailleurs, il y a 2 semaines, nombreux étaient les supporters à se masser devant le centre pour y voir leurs joueurs partir pour Lyon, pour y affronter tels des guerriers, l’ennemi juré lyonnais, dans un énième derby. Une foule verte, des fumigènes verts aussi, des policiers pour encadrer la petite fête, des journalistes sportifs qui couvraient là l’événement. La frénésie verte.
Temps mort ou simple mi-temps ?
Mais aujourd’hui, plus rien de tout ça. Silence.
Le seul sifflet que j’entends est celui des oiseaux, qui nous rappellent qu’ils sont toujours là d’ailleurs. Le calme s’est emparé de la ville. C'est appréciable et à la fois inquiétant.
Le centre d’entrainement paraissait bien vide lorsque je suis passé devant. Les Verts aussi ont rangé le maillot et sont retournés aux vestiaires ; le championnat de Ligue 1 est suspendu jusqu'à nouvel ordre et la finale de Coupe de France est en sursis. Alors les joueurs aussi s’occupent comme ils peuvent, et participent à des challenges sur les réseaux sociaux, à l'image de l'attaquant Denis Bouanga.
En poursuivant ma balade, je constate que les terrains municipaux qui hébergent le club de L’Etrat La Tour Sportif sont eux aussi vides… Les petits sportifs en plus d’être privés d’école, sont également privés de ballon, Coronavirus oblige… Fini l’animation. C’est d’une tristesse.
Sur un terrain de basket je croise un gars qui lui joue au basket. Seul. C’est bien, il a compris tout le sens de « l’activité physique individuelle » et appliqué les consignes de la dernière case à cocher !
Sur mon parcours, quelques promeneurs, avec leur toutou aussi. Mon seul lien social actuellement ! On reste à distance. De brèves salutations de tête, comme si un « Bonjour » échappé de nos lèvres allait nous contaminer !
Et j’entends des souffles qui s’approchent. Par les temps qui courent, je préfère m’écarter… Je recroise ces joggeurs. Les mêmes que je rencontre lors de mes rares sorties « chien » et que j’aperçois depuis ma terrasse, ces derniers jours. Toujours les mêmes en fait. Un gars porte le maillot des Verts. Solidarité, fierté. Etonnant tiens… Une jeune femme, un top rose. Deux collègues joggeurs se suivent à distance, 1m réglementaire. Raisonnables et responsables. Bravo les gars !
Je les reverrai même passer encore et encore… presque 4 à 5 fois. Bah oui, il faut rester « à proximité du domicile » on nous a dit ! Alors à l’Etrat le tour est vite fait…
De quoi garantir tout de même un peu d’animation dans la ville. Les passages des véhicules du SAMU ou des pompiers, gyrophares allumés, à destination du CHU NORD tout proche, nous ramènent à cette triste réalité du moment.
Allez, respirons, le soleil est là.